sábado, 30 de novembro de 2013

La brièveté de la vie

12. Lorsque je considère la brièveté de la vie, je suis douloureusement affecté de l'incessante préoccupation dont le bien-être matériel est pour vous l'objet, tandis que vous attachez si peu d'importance, et ne consacrez que peu ou point de temps à votre perfectionnement moral qui doit vous compter pour l'éternité. On croirait, à voir l'activité que vous déployez, qu'il s'y rattache une question du plus haut intérêt pour l'humanité, tandis qu'il ne s'agit presque toujours que de vous mettre à même de satisfaire à des besoins exagérés, à la vanité, ou de vous livrer à des excès. Que de peines, de soucis, de tourments l'on se donne, que de nuits sans sommeil, pour augmenter une fortune souvent plus que suffisante ! Pour comble d'aveuglement, il n'est pas rare de voir ceux qu'un amour immodéré de la fortune et des jouissances qu'elle procure, assujettit à un travail pénible, se prévaloir d'une existence dite de sacrifice et de mérite, comme s'ils travaillaient pour les autres et non pour eux-mêmes. Insensés ! vous croyez donc réellement qu'il vous sera tenu compte des soins et des efforts dont l'égoïsme, la cupidité ou l'orgueil sont le mobile, tandis que vous négligez le soin de votre avenir, ainsi que les devoirs que la solidarité fraternelle impose à tous ceux qui jouissent des avantages de la vie sociale ! Vous n'avez songé qu'à votre corps ; son bien-être, ses jouissances étaient l'unique objet de votre sollicitude égoïste ; pour lui qui meurt, vous avez négligé votre Esprit qui vivra toujours. Aussi ce maître tant choyé et caressé est devenu votre tyran ; il commande à votre Esprit qui s'est fait son esclave. Etait-ce là le but de l'existence que Dieu vous avait donnée ? 

- Un Esprit protecteur.
Cracovie, 1861.


Extrait du Chapitre XVI - On ne peut servir Dieu et Mammon - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

sexta-feira, 29 de novembro de 2013

Emploi de la fortune

11. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon ; retenez bien ceci, vous que l'amour de l'or domine, vous qui vendriez votre âme pour posséder des trésors, parce qu'ils peuvent vous élever au-dessus des autres hommes et vous donner les jouissances des passions ; non, vous ne pouvez servir Dieu et Mammon ! Si donc vous sentez votre âme dominée par les convoitises de la chair, hâtez-vous de secouer le joug qui vous accable, car Dieu, juste et sévère, vous dira : Qu'as-tu fait, économe infidèle, des biens que je t'avais confiés ? Ce puissant mobile des bonnes oeuvres, tu ne l'as fait servir qu'à ta satisfaction personnelle.

Quel est donc le meilleur emploi de la fortune ? cherchez dans ces paroles : «Aimez-vous les uns les autres,» la solution de ce problème ; là est le secret de bien employer ses richesses. Celui qui est animé de l'amour du prochain a sa ligne de conduite toute tracée ; l'emploi qui plaît à Dieu, c'est la charité ; non pas cette charité froide et égoïste qui consiste à répandre autour de soi le superflu d'une existence dorée, mais cette charité pleine d'amour qui cherche le malheur, qui le relève sans l'humilier. Riche, donne de ton superflu ; fais mieux : donne un peu de ton nécessaire, car ton nécessaire est encore du superflu, mais donne avec sagesse. Ne repousse pas la plainte de peur d'être trompé, mais va à la source du mal ; soulage d'abord, informe-toi ensuite, et vois si le travail, les conseils, l'affection même ne seront pas plus efficaces que ton aumône. Répands autour de toi, avec l'aisance, l'amour de Dieu, l'amour du travail, l'amour du prochain. Place tes richesses sur un fonds qui ne te manquera jamais et te rapportera de gros intérêts : les bonnes oeuvres. La richesse de l'intelligence doit te servir comme celle de l'or ; répands autour de toi les trésors de l'instruction ; répands sur tes frères les trésors de ton amour, et ils fructifieront.

- Cheverus (Esprit).
Bordeaux, 1861.


Extrait du Chapitre XVI - On ne peut servir Dieu et Mammon - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quinta-feira, 28 de novembro de 2013

Les biens de la terre

10. Les biens de la terre appartiennent à Dieu qui les dispense à son gré, et l'homme n'en est que l'usufruitier, l'administrateur plus ou moins intègre et intelligent. Ils sont si peu la propriété individuelle de l'homme, que Dieu déjoue souvent toutes les prévisions ; que la fortune échappe à celui qui croit la posséder aux meilleurs titres.

Vous direz peut-être que cela se comprend pour la fortune héréditaire, mais qu'il n'en est pas de même de celle que l'on acquiert par son travail. Sans aucun doute, s'il est une fortune légitime, c'est celle-là, quand elle est acquise honnêtement, car une propriété n'est légitimement acquise que, lorsque, pour la posséder, on n'a fait de tort à personne. Il sera demandé compte d'un denier mal acquis au préjudice d'autrui. Mais de ce qu'un homme doit sa fortune à lui-même, en emporte-t-il davantage en mourant ? Les soins qu'il prend de la transmettre à ses descendants ne sont-ils pas souvent superflus ? car si Dieu ne veut pas qu'elle leur échoie, rien ne saurait prévaloir contre sa volonté. Peut-il en user et en abuser impunément pendant sa vie sans avoir de compte à rendre ? Non ; en lui permettant de l'acquérir, Dieu a pu vouloir récompenser en lui, pendant cette vie, ses efforts, son courage, sa persévérance ; mais s'il ne la fait servir qu'à la satisfaction de ses sens ou de son orgueil ; si elle devient une cause de chute entre ses mains, mieux eût valu pour lui qu'il ne la possédât pas ; il perd d'un côté ce qu'il a gagné de l'autre en annulant le mérite de son travail, et quand il quittera la terre, Dieu lui dira qu'il a déjà reçu sa récompense. 

- M., Esprit protecteur.
Bruxelles, 1861.


Extrait du Chapitre XVI - On ne peut servir Dieu et Mammon - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quarta-feira, 27 de novembro de 2013

La vraie propriété

9. L'homme ne possède en propre que ce qu'il peut emporter de ce monde. Ce qu'il trouve en arrivant et ce qu'il laisse en partant, il en jouit pendant son séjour ; mais, puisqu'il est forcé de l'abandonner, il n'en a que la jouissance et non la possession réelle. Que possède-t-il donc ? Rien de ce qui est à l'usage du corps, tout ce qui est à l'usage de l'âme : l'intelligence, les connaissances, les qualités morales ; voilà ce qu'il apporte et ce qu'il emporte, ce qu'il n'est au pouvoir de personne de lui enlever, ce qui lui servira plus encore dans l'autre monde que dans celuici ; de lui dépend d'être plus riche à son départ qu'à son arrivée, car de ce qu'il aura acquis en bien dépend sa position future. Quand un homme va dans un pays lointain, il compose sa pacotille d'objets qui ont cours dans le pays ; mais il ne se charge point de ceux qui lui seraient inutiles. Faites donc de même pour la vie future, et faites provision de tout ce qui pourra vous y servir.

Au voyageur qui arrive dans une auberge, on donne un beau logement s'il peut le payer ; à celui qui a peu de chose, on en donne un moins agréable ; quant à celui qui n'a rien, il couche sur la paille. Ainsi en est-il de l'homme à son arrivée dans le monde des Esprits : sa place y est subordonnée à son avoir ; mais ce n'est pas avec de l'or qu'il la paye. On ne lui demandera point : Combien aviez-vous sur la terre ? quel rang y occupiez-vous ? étiez-vous prince ou artisan ? Mais on lui demandera : Qu'en rapportez-vous ? On ne supputera point la valeur de ses biens ni de ses titres, mais la somme de ses vertus ; or, à ce compte, l'artisan peut être plus riche que le prince. En vain alléguera-t-il qu'avant son départ il a payé son entrée avec de l'or, on lui répondra : Les places ne s'achètent point ici, elles se gagnent par le bien qu'on a fait ; avec la monnaie terrestre, vous avez pu acheter des champs, des maisons, des palais ; ici tout se paye avec les qualités du coeur. Etes-vous riche de ces qualités ? soyez le bienvenu, et allez à la première place où toutes les félicités vous attendent ; êtes-vous pauvre ? allez à la dernière où vous serez traité en raison de votre avoir. 

- Pascal (Esprit).
Genève, 1860.


Extrait du Chapitre - On ne peut servir Dieu et Mammon - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec. 

terça-feira, 26 de novembro de 2013

Inégalité des richesses

8. L'inégalité des richesses est un de ces problèmes que l'on cherche en vain à résoudre, si l'on ne considère que la vie actuelle. La première question qui se présente est celle-ci : Pourquoi tous les hommes ne sontils pas également riches ? Ils ne le sont pas par une raison très simple, c'est qu'ils ne sont pas également intelligents, actifs et laborieux pour acquérir, sobres et prévoyants pour conserver. C'est d'ailleurs un point mathématiquement démontré, que la fortune également répartie donnerait à chacun une part minime et insuffisante ; qu'en supposant cette répartition faite, l'équilibre serait rompu en peu de temps par la diversité des caractères et des aptitudes ; qu'en la supposant possible et durable, chacun ayant à peine de quoi vivre, ce serait l'anéantissement de tous les grands travaux qui concourent au progrès et au bien-être de l'humanité ; qu'en supposant qu'elle donnât à chacun le nécessaire, il n'y aurait plus l'aiguillon qui pousse aux grandes découvertes et aux entreprises utiles. Si Dieu la concentre sur certains points, c'est pour que de là elle se répande en quantité suffisante, selon les besoins.

Ceci étant admis, on se demande pourquoi Dieu la donne à des gens incapables de la faire fructifier pour le bien de tous. Là encore est une preuve de la sagesse et de la bonté de Dieu. En donnant à l'homme le libre arbitre, il a voulu qu'il arrivât, par sa propre expérience, à faire la différence du bien et du mal, et que la pratique du bien fût le résultat de ses efforts et de sa propre volonté. Il ne doit être conduit fatalement ni au bien ni au mal, sans cela il ne serait qu'un instrument passif et irresponsable, comme les animaux. La fortune est un moyen de l'éprouver moralement ; mais comme, en même temps, c'est un puissant moyen d'action pour le progrès, il ne veut pas qu'elle reste longtemps improductive, c'est pourquoi il la déplace incessamment. Chacun doit la posséder, pour s'essayer à s'en servir et prouver l'usage qu'il en sait faire ; mais comme il y a impossibilité matérielle à ce que tous l'aient en même temps ; que d'ailleurs, si tout le monde la possédait, personne ne travaillerait, et l'amélioration du globe en souffrirait, chacun la possède à son tour: tel qui ne l'a pas aujourd'hui l'a déjà eue ou l'aura dans une autre existence, et tel qui l'a maintenant pourra ne plus l'avoir demain. Il y a des riches et des pauvres, parce que Dieu étant juste, chacun doit travailler à son tour ; la pauvreté est pour les uns l'épreuve de la patience et de la résignation ; la richesse est pour les autres l'épreuve de la charité et de l'abnégation.

On gémit avec raison de voir le pitoyable usage que certaines gens font de leur fortune, les ignobles passions que provoque la convoitise, et l'on se demande si Dieu est juste de donner la richesse à de telles gens ? Il est certain que si l'homme n'avait qu'une seule existence, rien ne justifierait une telle répartition des biens de la terre ; mais si, au lieu de borner sa vue à la vie présente, on considère l'ensemble des existences, on voit que tout s'équilibre avec justice. Le pauvre n'a donc plus de motif d'accuser la Providence, ni d'envier les riches, et les riches n'en ont plus de se glorifier de ce qu'ils possèdent. S'ils en abusent, ce n'est ni avec les décrets, ni avec les lois somptuaires qu'on remédiera au mal ; les lois peuvent momentanément changer l'extérieur, mais elles ne peuvent changer le coeur ; c'est pourquoi elles n'ont qu'une durée temporaire, et sont toujours suivies d'une réaction plus effrénée. La source du mal est dans l'égoïsme et l'orgueil ; les abus de toute nature cesseront d'euxmêmes quand les hommes se régleront sur la loi de charité.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre XVI - On ne peut servir Dieu et Mammon - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

segunda-feira, 25 de novembro de 2013

Utilité providentielle de la fortune

7. Si la richesse devait être un obstacle absolu au salut de ceux qui la possèdent, ainsi qu'on pourrait en inférer de certaines paroles de Jésus interprétées selon la lettre et non selon l'esprit, Dieu, qui la dispense, aurait mis entre les mains de quelques-uns un instrument de perdition sans ressources, pensée qui répugne à la raison. La richesse est sans doute une épreuve très glissante, plus dangereuse que la misère par ses entraînements, les tentations qu'elle donne, et la fascination qu'elle exerce ; c'est le suprême excitant de l'orgueil, de l'égoïsme et de la vie sensuelle ; c'est le lien le plus puissant qui attache l'homme à la terre et détourne ses pensées du ciel ; elle produit un tel vertige que l'on voit souvent celui qui passe de la misère à la fortune oublier vite sa première position, ceux qui l'ont partagée, ceux qui l'ont aidé, et devenir insensible, égoïste et vain. Mais de ce qu'elle rend la route difficile, il ne s'ensuit pas qu'elle la rende impossible, et ne puisse devenir un moyen de salut entre les mains de celui qui sait s'en servir, comme certains poisons peuvent rendre la santé s'ils sont employés à propos et avec discernement.

Lorsque Jésus dit au jeune homme qui l'interrogeait sur les moyens de gagner la vie éternelle : «Défaites-vous de tous vos biens et suivez-moi,» il n'entendait point poser en principe absolu que chacun doit se dépouiller de ce qu'il possède, et que le salut n'est qu'à ce prix, mais montrer que l'attachement aux biens terrestres est un obstacle au salut. Ce jeune homme, en effet, se croyait quitte parce qu'il avait observé certains commandements, et pourtant il recule à l'idée d'abandonner ses biens ; son désir d'obtenir la vie éternelle ne va pas jusqu'à ce sacrifice. 

La proposition que lui fait Jésus était une épreuve décisive pour mettre à jour le fond de sa pensée ; il pouvait sans doute être un parfait honnête homme selon le monde, ne faire de tort à personne, ne point médire de son prochain, n'être ni vain ni orgueilleux, honorer son père et sa mère ; mais il n'avait pas la vraie charité, car sa vertu n'allait pas jusqu'à l'abnégation. Voilà ce que Jésus a voulu démontrer ; c'était une application du principe : Hors la charité point de salut.

La conséquence de ces paroles prises dans leur acception rigoureuse, serait l'abolition de la fortune comme nuisible au bonheur futur, et comme source d'une foule de maux sur la terre ; ce serait de plus la condamnation du travail qui peut la procurer ; conséquence absurde qui ramènerait l'homme à la vie sauvage, et qui, par cela même, serait en contradiction avec la loi du progrès, qui est une loi de Dieu.

Si la richesse est la source de beaucoup de maux, si elle excite tant de mauvaises passions, si elle provoque tant de crimes même, il faut s'en prendre non à la chose, mais à l'homme qui en abuse, comme il abuse de tous les dons de Dieu ; par l'abus, il rend pernicieux ce qui pourrait lui être le plus utile ; c'est la conséquence de l'état d'infériorité du monde terrestre. Si la richesse ne devait produire que du mal, Dieu ne l'aurait pas mise sur la terre ; c'est à l'homme d'en faire sortir le bien. Si elle n'est pas un élément direct du progrès moral, elle est, sans contredit, un puissant élément de progrès intellectuel.

En effet, l'homme a pour mission de travailler à l'amélioration matérielle du globe ; il doit le défricher, l'assainir, le disposer pour recevoir un jour toute la population que comporte son étendue ; pour nourrir cette population qui croît sans cesse, il faut augmenter la production ; si la production d'une contrée est insuffisante, il faut aller la chercher au loin. Par cela même, les relations de peuple à peuple deviennent un besoin ; pour les rendre plus faciles, il faut détruire les obstacles matériels qui les séparent, rendre les communications plus rapides. Pour des travaux qui sont l'oeuvre des siècles, l'homme a dû puiser des matériaux jusque dans les entrailles de la terre ; il a cherché dans la science les moyens de les exécuter plus sûrement et plus rapidement ; mais, pour les accomplir, il lui faut des ressources : la nécessité lui a fait créer la richesse, comme elle lui a fait découvrir la science. L'activité nécessitée par ces mêmes travaux grandit et développe son intelligence ; cette intelligence qu'il concentre d'abord sur la satisfaction des besoins matériels, l'aidera plus tard à comprendre les grandes vérités morales. La richesse étant le premier moyen d'exécution, sans elle plus de grands travaux, plus d'activité, plus de stimulant, plus de recherches ; c'est donc avec raison qu'elle est considérée comme un élément du progrès.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre XVI - On ne peut servir Dieu et Mammon - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

domingo, 24 de novembro de 2013

Parabole des talents

6. Le Seigneur agit comme un homme qui, devant faire un long voyage hors de son pays, appela ses serviteurs et leur mit son bien entre les mains. - Et ayant donné cinq talents à l'un, deux à l'autre, un à l'autre, selon la capacité différente de chacun, il partit aussitôt. - Celui donc qui avait reçu cinq talents, s'en alla ; il trafiqua avec cet argent, et il en gagna cinq autres. - Celui qui en avait reçu deux, en gagna de même encore deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un, alla creuser dans la terre et y cacha l'argent de son maître. - Longtemps après, le maître de ces serviteurs étant revenu, leur fit rendre compte. - Et celui qui avait reçu cinq talents vint lui en présenter cinq autres, en lui disant : Seigneur, vous m'aviez mis cinq talents entre les mains ; en voici, outre ceux-là, cinq autres que j'ai gagnés. -Son maître lui répondit : O bon et fidèle serviteur, parce que vous avez été fidèle en peu de chose, je vous établirai sur beaucoup d'autres ; entrez dans la joie de votre Seigneur. - Celui qui avait reçu deux talents vint aussitôt se présenter à lui et lui dit : Seigneur, vous m'aviez mis deux talents entre les mains ; en voici, outre ceux-là, deux autres que j'ai gagnés. - Son maître lui répondit : O bon et fidèle serviteur, parce que vous avez été fidèle en peu de chose, je vous établirai sur beaucoup d'autres ; entrez dans la joie de votre Seigneur. - Celui qui n'avait reçu qu'un talent vint ensuite, et lui dit : Seigneur, je sais que vous êtes un homme dur, que vous moissonnez où vous n'avez pas semé, et que vous recueillez où vous n'avez rien mis ; - c'est pourquoi, comme je vous appréhendais, j'ai été cacher votre talent dans la terre ; le voici, je vous rends ce qui est à vous. - Mais son maître lui répondit : Serviteur méchant et paresseux, vous saviez que je moissonne où je n'ai point semé, et que je recueille où je n'ai rien mis, - vous deviez donc mettre mon argent entre les mains des banquiers, afin qu'à mon retour je retirasse avec usure ce qui est à moi. - Qu'on lui ôte donc le talent qu'il a, et qu'on le donne à celui qui a dix talents ; - car on donnera à tous ceux qui ont déjà, et ils seront comblés de biens ; mais pour celui qui n'a point, on lui ôtera même ce qu'il semble avoir ; et qu'on jette ce serviteur inutile dans les ténèbres extérieures ; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. (Saint Matthieu, ch. XXV, v. de 14 à 30.)


Extrait du Chapitre XVI - On ne peut servir Dieu et Mammon - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

sexta-feira, 22 de novembro de 2013

Parabole du mauvais riche

5. Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de lin, et qui se traitait magnifiquement tous les jours. - Il y avait aussi un pauvre nommé Lazare, étendu à sa porte, tout couvert d'ulcères, - qui eût bien voulu se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; mais personne ne lui en donnait, et les chiens venaient lui lécher ses plaies. - Or il arriva que ce pauvre mourut, et fut emporté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche mourut aussi, et eut l'enfer pour sépulcre. - Et lorsqu'il était dans les tourments, il leva les yeux en haut, et vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein ; -et s'écriant, il dit ces paroles : Père Abraham, ayez pitié de moi, et envoyez-moi Lazare, afin qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau pour me rafraîchir la langue, parce que je souffre d'extrêmes tourments dans cette flamme.

Mais Abraham lui répondit : Mon fils, souvenez-vous que vous avez reçu vos biens dans votre vie, et que Lazare n'y a eu que des maux ; c'est pourquoi il est maintenant dans la consolation, et vous dans les tourments.

De plus, il y a pour jamais un grand abîme entre nous et vous ; de sorte que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne le peuvent, comme on ne peut passer ici du lieu où vous êtes.

Le riche lui dit : Je vous supplie donc, père Abraham, de l'envoyer dans la maison de mon père, - où j'ai cinq frères, afin qu'il leur atteste ces choses, de peur qu'ils ne viennent aussi eux-mêmes dans ce lieu de tourments. - Abraham lui repartit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu'ils les écoutent. - Non, dit-il, père Abraham ; mais si quelqu'un des morts va les trouver, ils feront pénitence. -Abraham lui répondit : S'ils n'écoutent ni Moïse ni les prophètes, ils ne croiront pas non plus, quand même quelqu'un des morts ressusciterait. (Saint Luc, ch. XVI, v. de 19 à 31.)


Extrait du Chapitre XVI - On ne peut servir Dieu et Mammon - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quinta-feira, 21 de novembro de 2013

Jésus chez Zachée

4. Jésus étant entré dans Jéricho, passait par la ville ; - et il y avait un homme nommé Zachée, chef des publicains et fort riche, - qui, ayant envie de voir Jésus pour le connaître, ne le pouvait à cause de la foule, parce qu'il était fort petit ; -c'est pourquoi il courut devant et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu'il devait passer par là. - Jésus étant venu en cet endroit, leva les yeux en haut ; et l'ayant vu, il lui dit : Zachée, hâtez-vous de descendre, parce qu'il faut que je loge aujourd'hui dans votre maison. - Zachée descendit aussitôt, et le reçut avec joie. -Tous voyant cela en murmuraient, disant : Il est allé loger chez un homme de mauvaise vie.

Cependant Zachée, se présentant devant le Seigneur, lui dit : Seigneur, je donne la moitié de mon bien aux pauvres ; et si j'ai fait tort à quelqu'un en quoi que ce soit, je lui en rends quatre fois autant. - Sur quoi Jésus lui dit : Cette maison a reçu aujourd'hui le salut, parce que celui-ci est aussi enfant d'Abraham ; - car le Fils de l'homme est venu pour chercher et pour sauver ce qui était perdu. (Saint Luc, ch. XIX, v. de 1 à 10.)


Extrait du Chapitre XVI - On ne peut servir Dieu et Mammon - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quarta-feira, 20 de novembro de 2013

Se garder de l'avarice

3. Alors un homme lui dit du milieu de la foule : Maître, dites à mon frère qu'il partage avec moi la succession qui nous est échue. - Mais Jésus lui dit : O homme ! qui m'a établi pour vous juger, ou pour faire vos partages ? - Puis il leur dit : Ayez soin de vous garder de toute avarice ; car en quelque abondance qu'un homme soit, sa vie ne dépend point des biens qu'il possède.

Il leur dit ensuite cette parabole : Il y avait un homme riche dont les terres avaient extraordinairement rapporté ; - et il s'entretenait en lui-même de ces pensées : Que ferai-je, car je n'ai point de lieu où je puisse serrer tout ce que j'ai à recueillir ? -Voici, dit-il, ce que je ferai : J'abattrai mes greniers et j'en bâtirai de plus grands, et j'y mettrai toute ma récolte et tous mes biens ; - et je dirai à mon âme : Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années ; reposetoi, mange, bois, fais bonne chère. - Mais Dieu en même temps dit à cet homme : Insensé que tu es ! on va te reprendre ton âme cette nuit même ; et pour qui sera ce que tu as amassé ?

C'est ce qui arrive à celui qui amasse des trésors pour soi-même, et qui n'est point riche devant Dieu. (Saint Luc, ch. XII, v. 13 à 21.)


Extrait du Chapitre XVI - On ne peut servir Dieu et Mammon - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

terça-feira, 19 de novembro de 2013

Salut des riches

1. Nul ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir tout ensemble Dieu et Mammon. (Saint Luc, ch. XVI, v.13.)

2. Alors un jeune homme s'approcha de lui et lui dit : Bon maître, quel bien faut-il que je fasse pour acquérir la vie éternelle ? - Jésus lui répondit : Pourquoi m'appelez-vous bon ? Il n'y a que Dieu seul qui soit bon. Si vous voulez entrer dans la vie, gardez les commandements. - Quels commandements, lui dit-il ? Jésus lui dit : Vous ne tuerez point ; vous ne commettrez point d'adultère ; vous ne déroberez point ; vous ne direz point de faux témoignages. - Honorez votre père et votre mère, et aimez votre prochain comme vous-même.

Ce jeune homme lui répondit : J'ai gardé tous ces commandements dès ma jeunesse ; que me manque-t-il encore ? - Jésus lui dit : Si vous voulez être parfait, allez, vendez ce que vous avez, et le donnez aux pauvres, et vous aurez un trésor dans le ciel ; puis venez et me suivez.

Ce jeune homme entendant ces paroles s'en alla tout triste, parce qu'il avait de grands biens. - Et Jésus dit à ses disciples : Je vous dis en vérité qu'il est bien difficile qu'un riche entre dans le royaume des cieux. - Je vous le dis encore une fois : Il est plus aisé qu'un chameau passe par le trou d'une aiguille, qu'il ne l'est qu'un riche entre dans le royaume des cieux. (1) (Saint Matthieu, ch. XIX, v. de 16 à 24. - Saint Luc, ch. XVIII, v. de 18 à 25. - Saint Marc, ch. X, v. de 17 à 25.)

(1) Cette figure hardie peut paraître un peu forcée, car on ne voit pas le rapport qui existe entre un chameau et une aiguille. Cela vient de ce qu'en hébreu le même mot se disait d'un câble et d'un chameau. Dans la traduction on lui a donné cette dernière acception ; il est probable que c'est la première qui était dans la pensée de Jésus ; elle est du moins plus naturelle.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre XVI - On ne peut servir Dieu et Mammon - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

segunda-feira, 18 de novembro de 2013

Hors la charité point de salut

10. Mes enfants, dans la maxime : Hors la charité point de salut, sont contenues les destinées des hommes sur la terre et dans le ciel ; sur la terre, parce qu'à l'ombre de cet étendard ils vivront en paix ; dans le ciel, parce que ceux qui l'auront pratiquée trouveront grâce devant le Seigneur. Cette devise est le flambeau céleste, la colonne lumineuse qui guide l'homme dans le désert de la vie pour le conduire à la Terre Promise ; elle brille dans le ciel comme une auréole sainte au front des élus, et sur la terre elle est gravée dans le coeur de ceux à qui Jésus dira : Allez à droite, vous les bénis de mon Père. Vous les reconnaissez au parfum de charité qu'ils répandent autour d'eux. Rien n'exprime mieux la pensée de Jésus, rien ne résume mieux les devoirs de l'homme que cette maxime d'ordre divin ; le spiritisme ne pouvait mieux prouver son origine qu'en la donnant pour règle, car elle est le reflet du plus pur christianisme ; avec un tel guide, l'homme ne s'égarera jamais. Appliquez-vous donc, mes amis, à en comprendre le sens profond et les conséquences, à en chercher pour vous-mêmes toutes les applications. Soumettez toutes vos actions au contrôle de la charité, et votre conscience vous répondra ; non seulement elle vous évitera de faire le mal, mais elle vous fera faire le bien : car il ne suffit pas d'une vertu négative, il faut une vertu active ; pour faire le bien, il faut toujours l'action de la volonté ; pour ne pas faire le mal, il suffit souvent de l'inertie et de l'insouciance.

Mes amis, remerciez Dieu qui a permis que vous pussiez jouir de la lumière du spiritisme ; non pas que ceux qui la possèdent puissent seuls être sauvés, mais parce qu'en vous aidant à mieux comprendre les enseignements du Christ, elle fait de vous de meilleurs chrétiens ; faites donc qu'en vous voyant on puisse dire que vrai spirite et vrai chrétien sont une seule et même chose, car tous ceux qui pratiquent la charité sont les disciples de Jésus à quelque culte qu'ils appartiennent. 

- Paul, apôtre (Esprit).
Paris, 1860.


Extrait du Chapitre XV - Hors la charité point de salut - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

domingo, 17 de novembro de 2013

Hors l'Eglise point de salut

8. Tandis que la maxime : Hors la charité point de salut, s'appuie sur un principe universel, ouvre à tous les enfants de Dieu l'accès du bonheur suprême, le dogme : Hors l'Eglise point de salut, s'appuie, non pas sur la foi fondamentale en Dieu et en l'immortalité de l'âme, foi commune à toutes les religions, mais sur la foi spéciale en des dogmes particuliers ; il est exclusif et absolu ; au lieu d'unir les enfants de Dieu, il les divise ; au lieu de les exciter à l'amour de leurs frères, il entretient et sanctionne l'irritation entre les sectaires des différents cultes qui se considèrent réciproquement comme maudits dans l'éternité, fussent-ils parents ou amis dans ce monde ; méconnaissant la grande loi d'égalité devant la tombe, il les sépare même dans le champ du repos. La maxime : Hors la charité point de salut, est la consécration du principe de l'égalité devant Dieu et de la liberté de conscience ; avec cette maxime pour règle, tous les hommes sont frères, et quelle que soit leur manière d'adorer le Créateur, ils se tendent la main et prient les uns pour les autres. Avec le dogme : Hors l'Eglise point de salut, ils se lancent l'anathème, se persécutent et vivent en ennemis ; le père ne prie pas pour le fils, ni le fils pour le père, ni l'ami pour l'ami, s'ils se croient réciproquement damnés sans retour. Ce dogme est donc essentiellement contraire aux enseignements du Christ et à la loi évangélique.

9. Hors la vérité point de salut serait l'équivalent de : Hors l'Eglise point de salut, et tout aussi exclusif, car il n'est pas une seule secte qui ne prétende avoir le privilège de la vérité. Quel est l'homme qui peut se flatter de la posséder tout entière, alors que le cercle des connaissances grandit sans cesse, et que les idées se rectifient chaque jour ? La vérité absolue n'est le partage que des Esprits de l'ordre le plus élevé, et l'humanité terrestre ne saurait y prétendre, parce qu'il ne lui est pas donné de tout savoir ; elle ne peut aspirer qu'à une vérité relative et proportionnée à son avancement. Si Dieu avait fait de la possession de la vérité absolue la condition expresse du bonheur futur, ce serait un arrêt de proscription générale ; tandis que la charité, même dans son acception la plus large, peut être pratiquée par tous. Le spiritisme, d'accord avec l'Evangile, admettant que l'on peut être sauvé quelle que soit sa croyance, pourvu que l'on observe la loi de Dieu, ne dit point : Hors le spiritisme point de salut; et comme il ne prétend pas enseigner encore toute la vérité, il ne dit pas non plus : Hors la vérité point de salut, maxime qui diviserait au lieu d'unir, et perpétuerait l'antagonisme. 

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre XV - Hors la charité point de salut - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quinta-feira, 14 de novembro de 2013

Nécessité de la charité selon saint Paul

6. Quand je parlerais toutes les langues des hommes, et la langue des anges même, si je n'ai point la charité, je ne suis que comme un airain sonnant, et une cymbale retentissante ; - et quand j'aurais le don de prophétie, que je pénétrerais tous les mystères, et que j'aurais une parfaite science de toutes choses ; quand j'aurais encore toute la foi possible, jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai point la charité, je ne suis rien. - Et quand j'aurais distribué mon bien pour nourrir les pauvres, et que j'aurais livré mon corps pour être brûlé, si je n'ai point la charité, tout cela ne me sert de rien.

La charité est patiente ; elle est douce et bienfaisante ; la charité n'est point envieuse ; elle n'est point téméraire et précipitée ; elle ne s'enfle point d'orgueil ; -elle n'est point dédaigneuse ; elle ne cherche point ses propres intérêts ; elle ne se pique et ne s'aigrit de rien ; elle n'a point de mauvais soupçons ; elle ne se réjouit point de l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; elle supporte tout, elle croit tout, elle espère tout, elle souffre tout.

Maintenant ces trois vertus : la foi, l'espérance et la charité demeurent ; mais entre elles la plus excellente est la charité. (Saint Paul, 1° Epître aux Corinthiens, ch. XIII, v. de 1 à 7 et 13.)

7. Saint Paul a tellement compris cette grande vérité, qu'il dit : «Quand j'aurais le langage des anges ; quand j'aurais le don de prophétie, que je pénétrerais tous les mystères ; quand j'aurais toute la foi possible jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai point la charité, je ne suis rien. Entre ces trois vertus : la foi, l'espérance et la charité, la plus excellente est la charité.» Il place ainsi, sans équivoque, la charité audessus même de la foi ; c'est que la charité est à la portée de tout le monde, de l'ignorant et du savant, du riche et du pauvre, et parce qu'elle est indépendante de toute croyance particulière. Il fait plus : il définit la vraie charité ; il la montre, non pas seulement dans la bienfaisance, mais dans la réunion de toutes les qualités du coeur, dans la bonté et la bienveillance à l'égard du prochain.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre XV - Hors la charité point de salut - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quarta-feira, 13 de novembro de 2013

Le plus grand commandement

4. Mais les Pharisiens, avant appris qu'il avait fermé la bouche aux Sadducéens, s'assemblèrent ; - et l'un d'eux, qui était docteur de la loi, vint lui faire cette question pour le tenter : - Maître, quel est le grand commandement de la loi ? -Jésus lui répondit : Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre coeur, de toute votre âme, et de tout votre esprit. - C'est là le plus grand et le premier commandement. - Et voici le second qui est semblable à celui-là : Vous aimerez votre prochain comme vous-même. - Toute la loi et les prophètes sont renfermés dans ces deux commandements. (Saint Matthieu, ch. XXII, v. de 34 à 40.)

5. Charité et humilité, telle est donc la seule voie du salut ; égoïsme et orgueil, telle est celle de la perdition. Ce principe est formulé en termes précis dans ces paroles : «Vous aimerez Dieu de toute votre âme et votre prochain comme vous-même ; toute la loi et les prophètes sont renfermés dans ces deux commandements.» Et pour qu'il n'y ait pas d'équivoque sur l'interprétation de l'amour de Dieu et du prochain, il ajoute : «Et voici le second commandement qui est semblable au premier ;» c'est-à-dire qu'on ne peut vraiment aimer Dieu sans aimer son prochain, ni aimer son prochain sans aimer Dieu ; donc tout ce que l'on fait contre le prochain, c'est le faire contre Dieu. Ne pouvant aimer Dieu sans pratiquer la charité envers le prochain, tous les devoirs de l'homme se trouvent résumés dans cette maxime : HORS LA CHARITE POINT DE SALUT.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre XV - Hors la charité point de salut - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

terça-feira, 12 de novembro de 2013

Ce qu'il faut pour être sauvé

1. Or, quand le Fils de l'homme viendra dans sa majesté, accompagné de tous les anges, il s'assoira sur le trône de sa gloire ; - et toutes les nations étant assemblées devant lui, il séparera les uns d'avec les autres, comme un berger sépare les brebis d'avec les boucs, - et il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche.

Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui avez été bénis par mon Père, possédez le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde ; - car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; j'ai eu besoin de logement, et vous m'avez logé ; - j'ai été nu, et vous m'avez revêtu ; j'ai été malade, et vous m'avez visité ; j'ai été en prison, et vous m'êtes venu voir.

Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand est-ce que nous vous avons vu avoir faim, et que nous vous avons donné à manger, ou avoir soif, et que nous vous avons donné à boire ? - Quand est-ce que nous vous avons vu sans logement, et que nous vous avons logé ; ou sans habits, et que nous vous avons revêtu ? - Et quand est-ce que nous vous avons vu malade ou en prison, et que nous sommes venus vous visiter ? - Et le Roi leur répondra : Je vous dis en vérité, autant de fois que vous l'avez fait à l'égard de l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moimême que vous l'avez fait.

Il dira ensuite à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges ; - car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; - j'ai eu besoin de logement, et vous ne m'avez pas logé ; j'ai été sans habits, et vous ne m'avez pas revêtu ; j'ai été malade et en prison, et vous ne m'avez point visité.

Alors ils lui répondront aussi : Seigneur, quand est-ce que nous vous avons vu avoir faim, avoir soif, ou sans logement, ou sans habits, ou malade, ou dans la prison, et que nous avons manqué à vous assister ? - Mais il leur répondra : Je vous dis en vérité, autant de fois que vous avez manqué à rendre ces assistances à l'un de ces plus petits, vous avez manqué à me les rendre à moi-même.

Et alors ceux-ci iront dans le supplice éternel, et les justes dans la vie éternelle. (Saint Matthieu, ch. XXV, v. de 31 à 46.)

2. Alors un docteur de la loi s'étant levé, lui dit pour le tenter : Maître, que fautil que je fasse pour posséder la vie éternelle ? - Jésus lui répondit : Qu'y a-t-il d'écrit dans la loi ? Qu'y lisez-vous ? - Il lui répondit : Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre coeur, de toute votre âme, de toutes vos forces et de tout votre esprit, et votre prochain comme vous-même. - Jésus lui dit : Vous avez fort bien répondu ; faites cela et vous vivrez. 

Mais cet homme, voulant faire paraître qu'il était juste, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ? - Et Jésus prenant la parole lui dit :

Un homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho tomba entre les mains des voleurs qui le dépouillèrent, le couvrirent de plaies, et s'en allèrent, le laissant à demi mort. - Il arriva ensuite qu'un prêtre descendait par le même chemin, lequel, l'ayant aperçu, passa outre. - Un lévite, qui vint aussi au même lieu, l'ayant considéré, passa outre encore. - Mais un Samaritain qui voyageait, étant venu à l'endroit où était cet homme, et l'ayant vu, en fut touché de compassion. - Il s'approcha donc de lui, versa de l'huile et du vin dans ses plaies, et les banda ; et l'ayant mis sur son cheval, il le mena dans une hôtellerie, et prit soin de lui. - Le lendemain il tira deux deniers qu'il donna à l'hôte, et lui dit : Ayez bien soin de cet homme, et tout ce que vous dépenserez de plus, je vous le rendrai à mon retour.

Lequel de ces trois vous semble-t-il avoir été le prochain de celui qui tomba entre les mains des voleurs ? - Le docteur lui répondit : Celui qui a exercé la miséricorde envers lui. - Allez donc, lui dit Jésus, et faites de même. (Saint Luc, ch. X, v. de 25 à 37.)

3. Toute la morale de Jésus se résume dans la charité et l'humilité, c'est-à-dire dans les deux vertus contraires à l'égoïsme et à l'orgueil. Dans tous ses enseignements, il montre ces vertus comme étant le chemin de l'éternelle félicité : Bienheureux, dit-il, les pauvres d'esprit, c'est-à-dire les humbles, parce que le royaume des cieux est à eux ; bienheureux ceux qui ont le coeur pur ; bienheureux ceux qui sont doux et pacifiques ; bienheureux ceux qui sont miséricordieux ; aimez votre prochain comme vous-même ; faites aux autres ce que vous voudriez qu'on vous fît ; aimez vos ennemis ; pardonnez les offenses, si vous voulez être pardonné ; faites le bien sans ostentation ; jugez-vous vousmême avant de juger les autres. Humilité et charité, voilà ce qu'il ne cesse de recommander et ce dont il donne lui-même l'exemple ; orgueil et égoïsme, voilà ce qu'il ne cesse de combattre ; mais il fait plus que de recommander la charité, il la pose nettement et en termes explicites comme la condition absolue du bonheur futur.

Dans le tableau que donne Jésus du jugement dernier, il faut, comme dans beaucoup d'autres choses, faire la part de la figure et de l'allégorie. A des hommes comme ceux à qui il parlait, encore incapables de comprendre les choses purement spirituelles, il devait présenter des images matérielles, saisissantes et capables d'impressionner ; pour mieux être accepté, il devait même ne pas trop s'écarter des idées reçues, quant à la forme, réservant toujours pour l'avenir la véritable interprétation de ses paroles et des points sur lesquels il ne pouvait s'expliquer clairement. Mais à côté de la partie accessoire et figurée du tableau, il y a une idée dominante : celle du bonheur qui attend le juste et du malheur réservé au méchant.

Dans ce jugement suprême, quels sont les considérants de la sentence ? sur quoi porte l'enquête ? Le juge demande-t-il si l'on a rempli telle ou telle formalité, observé plus ou moins telle ou telle pratique extérieure ? Non ; il ne s'enquiert que d'une chose : la pratique de la charité, et il prononce en disant : Vous qui avez assisté vos frères, passez à droite ; vous qui avez été durs pour eux, passez à gauche. S'informe-t-il de l'orthodoxie de la foi ? fait-il une distinction entre celui qui croit d'une façon et celui qui croit d'une autre ? Non ; car Jésus place le Samaritain, regardé comme hérétique, mais qui a l'amour du prochain, au-dessus de l'orthodoxe qui manque de charité. Jésus ne fait donc pas de la charité seulement une des conditions du salut, mais la seule condition ; s'il y en avait d'autres à remplir, il les aurait exprimées. S'il place la charité au premier rang des vertus, c'est qu'elle renferme implicitement toutes les autres : l'humilité, la douceur, la bienveillance, l'indulgence, la justice, etc. ; et parce qu'elle est la négation absolue de l'orgueil et de l'égoïsme.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre XV - Hors la charité point de salut - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

segunda-feira, 11 de novembro de 2013

L'ingratitude des enfants et les liens de famille

9. L'ingratitude est un des fruits les plus immédiats de l'égoïsme ; elle révolte toujours les coeurs honnêtes ; mais celle des enfants à l'égard des parents a un caractère encore plus odieux ; c'est à ce point de vue plus spécialement que nous allons l'envisager pour en analyser les causes et les effets. Ici, comme partout, le spiritisme vient jeter la lumière sur un des problèmes du coeur humain.

Quand l'Esprit quitte la terre, il emporte avec lui les passions ou les vertus inhérentes à sa nature, et va dans l'espace se perfectionnant ou restant stationnaire jusqu'à ce qu'il veuille voir la lumière. Quelques-uns sont donc partis, emportant avec eux des haines puissantes et des désirs de vengeance inassouvis ; mais à quelques-uns de ceux-là, plus avancés que les autres, il est permis d'entrevoir un coin de la vérité ; ils reconnaissent les funestes effets de leurs passions, et c'est alors qu'ils prennent de bonnes résolutions ; ils comprennent que pour aller à Dieu, il n'est qu'un seul mot de passe : charité; or, pas de charité sans oubli des outrages et des injures ; pas de charité avec des haines au coeur et sans pardon.

Alors, par un effort inouï, ils regardent ceux qu'ils ont détestés sur la terre ; mais à cette vue leur animosité se réveille ; ils se révoltent à l'idée de pardonner, encore plus qu'à celle de s'abdiquer eux-mêmes, à celle surtout d'aimer ceux qui ont détruit peut-être leur fortune, leur honneur, leur famille. Cependant le coeur de ces infortunés est ébranlé ; ils hésitent, ils flottent, agités par ces sentiments contraires ; si la bonne résolution l'emporte, ils prient Dieu, ils implorent les bons Esprits de leur donner la force au moment le plus décisif de l'épreuve.

Enfin, après quelques années de méditations et de prières, l'Esprit profite d'une chair qui se prépare dans la famille de celui qu'il a détesté, et demande aux Esprits chargés de transmettre les ordres suprêmes, d'aller remplir sur la terre les destinées de cette chair qui vient de se former. Quelle sera donc sa conduite dans cette famille ? Elle dépendra du plus ou moins de persistance de ses bonnes résolutions. Le contact incessant des êtres qu'il a haïs est une épreuve terrible sous laquelle il succombe parfois, si sa volonté n'est pas assez forte. Ainsi, selon que la bonne ou la mauvaise résolution l'emportera, il sera l'ami ou l'ennemi de ceux au milieu desquels il est appelé à vivre. Par là s'expliquent ces haines, ces répulsions instinctives que l'on remarque chez certains enfants et qu'aucun acte antérieur ne semble justifier ; rien, en effet, dans cette existence, n'a pu provoquer cette antipathie ; pour s'en rendre compte, il faut porter son regard sur le passé.

O spirites ! comprenez aujourd'hui le grand rôle de l'humanité ; comprenez que quand vous produisez un corps, l'âme qui s'y incarne vient de l'espace pour progresser ; sachez vos devoirs, et mettez tout votre amour à rapprocher cette âme de Dieu : c'est la mission qui vous est confiée, et dont vous recevrez la récompense si vous l'accomplissez fidèlement. Vos soins, l'éducation que vous lui donnerez aideront à son perfectionnement et à son bien-être futur. Songez qu'à chaque père et à chaque mère, Dieu demandera : Qu'avez-vous fait de l'enfant confié à votre garde ? S'il est resté arriéré par votre faute, votre châtiment sera de le voir parmi les Esprits souffrants, tandis qu'il dépendait de vous qu'il fût heureux. Alors vous-mêmes, bourrelés de remords, vous demanderez à réparer votre faute ; vous solliciterez une nouvelle incarnation pour vous et pour lui, dans laquelle vous l'entourerez de soins plus éclairés, et lui, plein de reconnaissance, vous entourera de son amour.

Ne rebutez donc point l'enfant au berceau qui repousse sa mère, ni celui qui vous paye d'ingratitude ; ce n'est pas le hasard qui l'a fait ainsi et qui vous l'a donné. Une intuition imparfaite du passé se révèle, et de là jugez que l'un ou l'autre a déjà bien haï ou a été bien offensé ; que l'un ou l'autre est venu pour pardonner ou pour expier. Mères ! embrassez donc l'enfant qui vous cause du chagrin, et dites-vous : L'un de nous deux a été coupable. Méritez les jouissances divines que Dieu attache à la maternité, en apprenant à cet enfant qu'il est sur la terre pour se perfectionner, aimer et bénir. Mais, hélas ! beaucoup d'entre vous, au lieu de chasser par l'éducation les mauvais principes innés des existences antérieures, entretiennent, développent ces mêmes principes par une coupable faiblesse ou par insouciance, et, plus tard, votre coeur, ulcéré par l'ingratitude de vos enfants, sera pour vous, dès cette vie, le commencement de votre expiation.

La tâche n'est pas aussi difficile que vous pourriez le croire ; elle n'exige point le savoir du monde ; l'ignorant comme le savant peut la remplir, et le spiritisme vient la faciliter en faisant connaître la cause des imperfections du coeur humain.

Dès le berceau, l'enfant manifeste les instincts bons ou mauvais qu'il apporte de son existence antérieure ; c'est à les étudier qu'il faut s'appliquer ; tous les maux ont leur principe dans l'égoïsme et l'orgueil ; épiez donc les moindres signes qui révèlent le germe de ces vices, et attachez-vous à les combattre sans attendre qu'ils aient pris des racines profondes ; faites comme le bon jardinier, qui arrache les mauvais bourgeons à mesure qu'il les voit poindre sur l'arbre. Si vous laissez se développer l'égoïsme et l'orgueil, ne vous étonnez pas d'être plus tard payés par l'ingratitude. Quand des parents ont fait tout ce qu'ils doivent pour l'avancement moral de leurs enfants, s'ils ne réussissent pas, ils n'ont point de reproches à se faire, et leur conscience peut être en repos ; mais au chagrin bien naturel qu'ils éprouvent de l'insuccès de leurs efforts, Dieu réserve une grande, une immense consolation, par la certitude que ce n'est qu'un retard, et qu'il leur sera donné d'achever dans une autre existence l'oeuvre commencée dans celle-ci, et qu'un jour l'enfant ingrat les récompensera par son amour.

Dieu n'a point fait l'épreuve au-dessus des forces de celui qui la demande ; il ne permet que celles qu'on peut accomplir ; si l'on ne réussit pas, ce n'est donc pas la possibilité qui manque, mais la volonté, car combien y en a-t-il qui au lieu de résister aux mauvais entraînements s'y complaisent ; c'est à ceux-là que sont réservés les pleurs et les gémissements dans leurs existences postérieures ; mais admirez la bonté de Dieu, qui ne ferme jamais la porte du repentir. Un jour vient où le coupable est las de souffrir, où son orgueil est enfin dompté, c'est alors que Dieu ouvre ses bras paternels à l'enfant prodigue qui se jette à ses pieds. Les fortes épreuves, entendez-moi bien, sont presque toujours l'indice d'une fin de souffrance et d'un perfectionnement de l'Esprit, lorsqu'elles sont acceptées en vue de Dieu. C'est un moment suprême, et c'est là surtout qu'il importe de ne pas faillir en murmurant, si l'on ne veut en perdre le fruit et avoir à recommencer. Au lieu de vous plaindre, remerciez Dieu, qui vous offre l'occasion de vaincre pour vous donner le prix de la victoire. Alors quand, sorti du tourbillon du monde terrestre, vous entrerez dans le monde des Esprits, vous y serez acclamé comme le soldat qui sort victorieux du milieu de la mêlée.

De toutes les épreuves, les plus pénibles sont celles qui affectent le coeur ; tel supporte avec courage la misère et les privations matérielles, qui succombe sous le poids des chagrins domestiques, meurtri par l'ingratitude des siens. Oh ! c'est une poignante angoisse que celle-là ! Mais qui peut mieux, en ces circonstances, relever le courage moral que la connaissance des causes du mal, et la certitude que, s'il y a de longs déchirements, il n'y a point de désespoirs éternels, car Dieu ne peut vouloir que sa créature souffre toujours ? Quoi de plus consolant, de plus encourageant que cette pensée qu'il dépend de soi, de ses propres efforts, d'abréger la souffrance en détruisant en soi les causes du mal ? Mais pour cela il ne faut pas arrêter son regard sur la terre et ne voir qu'une seule existence ; il faut s'élever, planer dans l'infini du passé et de l'avenir ; alors la grande justice de Dieu se révèle à vos regards, et vous attendez avec patience, parce que vous vous expliquez ce qui vous semblait des monstruosités sur la terre ; les blessures que vous y recevez ne vous paraissent plus que des égratignures. Dans ce coup d'oeil jeté sur l'ensemble, les liens de famille apparaissent sous leur véritable jour ; ce ne sont plus les liens fragiles de la matière qui en réunissent les membres, mais les liens durables de l'Esprit qui se perpétuent et se consolident en s'épurant, au lieu de se briser par la réincarnation.

Les Esprits que la similitude des goûts, l'identité du progrès moral et l'affection portent à se réunir, forment des familles ; ces mêmes Esprits, dans leurs migrations terrestres, se recherchent pour se grouper comme ils le font dans l'espace ; de là naissent les familles unies et homogènes ; et si, dans leurs pérégrinations, ils sont momentanément séparés, ils se retrouvent plus tard, heureux de leurs nouveaux progrès. Mais comme ils ne doivent pas travailler seulement pour eux, Dieu permet que des Esprits moins avancés viennent s'incarner parmi eux pour y puiser des conseils et de bons exemples dans l'intérêt de leur avancement ; ils y causent parfois du trouble, mais là est l'épreuve, là est la tâche. Accueillez-les donc en frères ; venez-leur en aide, et plus tard, dans le monde des Esprits, la famille se félicitera d'avoir sauvé des naufragés qui, à leur tour, pourront en sauver d'autres. 

- Saint Augustin (Esprit).
Paris, 1862.


Extrait du Chapitre XIV - Honorez votre père et votre mère - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

sábado, 9 de novembro de 2013

La parenté corporelle et la parenté spirituelle

8. Les liens du sang n'établissent pas nécessairement les liens entre les Esprits. Le corps procède du corps, mais l'Esprit ne procède pas de l'Esprit, parce que l'Esprit existait avant la formation du corps ; ce n'est pas le père qui crée l'Esprit de son enfant, il ne fait que lui fournir une enveloppe corporelle, mais il doit aider à son développement intellectuel et moral pour le faire progresser.

Les Esprits qui s'incarnent dans une même famille, surtout entre proches parents, sont le plus souvent des Esprits sympathiques, unis par des relations antérieures qui se traduisent par leur affection pendant la vie terrestre ; mais il peut arriver aussi que ces Esprits soient complètement étrangers les uns aux autres, divisés par des antipathies également antérieures, qui se traduisent de même par leur antagonisme sur la terre pour leur servir d'épreuve. Les véritables liens de famille ne sont donc pas ceux de la consanguinité, mais ceux de la sympathie et de la communion de pensées qui unissent les Esprits avant, pendant et après leur incarnation. D'où il suit que deux êtres issus de pères différents peuvent être plus frères par l'Esprit que s'ils l'étaient par le sang ; ils peuvent s'attirer, se rechercher, se plaire ensemble, tandis que deux frères consanguins peuvent se repousser, ainsi qu'on le voit tous les jours ; problème moral que le spiritisme seul pouvait résoudre par la pluralité des existences.

Il y a donc deux sortes de familles : les familles par les liens spirituels, et les familles par les liens corporels; les premières, durables, se fortifient par l'épuration, et se perpétuent dans le monde des Esprits, à travers les diverses migrations de l'âme ; les secondes, fragiles comme la matière, s'éteignent avec le temps et souvent se dissolvent moralement dès la vie actuelle. C'est ce qu'a voulu faire comprendre Jésus en disant de ses disciples : Voilà ma mère et mes frères, c'est-à-dire ma famille par les liens de l'Esprit, car quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux est mon frère, ma soeur et ma mère.

L'hostilité de ses frères est clairement exprimée dans le récit de saint Marc, puisque, dit-il, ils se proposaient de se saisir de lui, sous le prétexte qu'il avait  perdu l'esprit.  A l'annonce de leur arrivée, connaissant leur sentiment à son égard, il était naturel qu'il dît en parlant de ses disciples, au point de vue spirituel : «Voilà mes véritables frères ;» sa mère se trouvait avec eux, il généralise l'enseignement, ce qui n'implique nullement qu'il ait prétendu que sa mère selon le corps ne lui était rien comme Esprit, et qu'il n'eût pour elle que de l'indifférence ; sa conduite, en d'autres circonstances, a suffisamment prouvé le contraire.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre XIV - Honorez votre père et votre mère - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

sexta-feira, 8 de novembro de 2013

Qui est ma mère et qui sont mes frères ?

5. Et étant venu dans la maison, il s'y assembla une si grande foule de peuple qu'ils ne pouvaient pas même prendre leur repas. - Ce que ses proches ayant appris, ils vinrent pour se saisir de lui, car ils disaient qu'il avait perdu l'esprit. 

Cependant sa mère et ses frères étant venus, et se tenant en dehors, envoyèrent l'appeler. - Or, le peuple était assis autour de lui, et on lui dit : Votre mère et vos frères sont là dehors qui vous demandent. - Mais il leur répondit : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? - Et regardant ceux qui étaient assis autour de lui : Voici, dit-il, ma mère et mes frères ; - car quiconque fait la volonté de Dieu, celuilà est mon frère, ma soeur et ma mère. (Saint Marc, ch. III, v. 20, 21 et de 31 à 35 ; saint Matthieu, ch. XII, v. de 46 à 50.)

6. Certaines paroles semblent étranges dans la bouche de Jésus, et contrastent avec sa bonté et son inaltérable bienveillance pour tous. Les incrédules n'ont pas manqué de s'en faire une arme en disant qu'il se contredisait lui-même. Un fait irrécusable, c'est que sa doctrine a pour base essentielle, pour pierre angulaire, la loi d'amour et de charité ; il ne pouvait donc détruire d'un côté ce qu'il établissait de l'autre ; d'où il faut tirer cette conséquence rigoureuse, que, si certaines maximes sont en contradiction avec le principe, c'est que les paroles qu'on lui prête ont été mal rendues, mal comprises, ou qu'elles ne sont pas de lui.

7. On s'étonne avec raison de voir, en cette circonstance, Jésus montrer tant d'indifférence pour ses proches, et en quelque sorte renier sa mère. Pour ce qui est de ses frères, on sait qu'ils n'avaient jamais eu de sympathie pour lui ; Esprits peu avancés, ils n'avaient point compris sa mission ; sa conduite, à leurs yeux, était bizarre, et ses enseignements ne les avaient point touchés, puisqu'il n'eut aucun disciple parmi eux ; il paraîtrait même qu'ils partageaient jusqu'à un certain point les préventions de ses ennemis ; il est certain, du reste, qu'ils l'accueillaient plus en étranger qu'en frère quand il se présentait dans la famille, et saint Jean dit positivement (ch. XII, v. 5) «qu'ils ne croyaient pas en lui.»

Quant à sa mère, nul ne saurait contester sa tendresse pour son fils ; mais il faut bien convenir aussi qu'elle ne paraît pas s'être fait une idée très juste de sa mission, car on ne l'a jamais vue suivre ses enseignements, ni lui rendre témoignage, comme l'a fait Jean-Baptiste ; la sollicitude maternelle était, chez elle, le sentiment dominant. A l'égard de Jésus, lui supposer d'avoir renié sa mère, ce serait méconnaître son caractère ; une telle pensée ne pouvait animer celui qui a dit : Honorez votre père et votre mère. Il faut donc chercher un autre sens à ses paroles, presque toujours voilées sous la forme allégorique.

Jésus ne négligeait aucune occasion de donner un enseignement ; il saisit donc celle que lui offrait l'arrivée de sa famille pour établir la différence qui existe entre la parenté corporelle et la parenté spirituelle.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre XIV - Honorez votre père et votre mère - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quinta-feira, 7 de novembro de 2013

Piété filiale

1. Vous savez les commandements : vous ne commettrez point d'adultère ; vous ne tuerez point ; vous ne déroberez point ; vous ne porterez point de faux témoignage ; vous ne ferez tort à personne ; honorez votre père et votre mère. (Saint Marc, ch. X, v. 19 ; saint Luc, ch. XVIII, v. 20 ; saint Matthieu, ch. XIX, v. 19.)

2. Honorez votre père et votre mère, afin que vous viviez longtemps sur la terre que le Seigneur votre Dieu vous donnera. (Décalogue ; Exode, ch. XX, v. 12.)

3. Le commandement : «Honorez votre père et votre mère,» est une conséquence de la loi générale de charité et d'amour du prochain, car on ne peut aimer son prochain sans aimer son père et sa mère ; mais le mot honorez renferme un devoir de plus à leur égard, celui de la piété filiale. Dieu a voulu montrer par là qu'à l'amour il faut ajouter le respect, les égards, la soumission et la condescendance, ce qui implique l'obligation d'accomplir envers eux d'une manière plus rigoureuse encore tout ce que la charité commande envers le prochain. Ce devoir s'étend naturellement aux personnes qui tiennent lieu de père et de mère, et qui en ont d'autant plus de mérite, que leur dévouement est moins obligatoire. Dieu punit toujours d'une manière rigoureuse toute violation de ce commandement. 

Honorer son père et sa mère, ce n'est pas seulement les respecter, c'est aussi les assister dans le besoin ; c'est leur procurer le repos sur leurs vieux jours ; c'est les entourer de sollicitude comme ils l'ont fait pour nous dans notre enfance.

C'est surtout envers les parents sans ressources que se montre la véritable piété filiale. Satisfont-ils à ce commandement ceux qui croient faire un grand effort en leur donnant tout juste de quoi ne pas mourir de faim, alors qu'eux-mêmes ne se privent de rien ? en les reléguant dans les plus infimes réduits de la maison, pour ne pas les laisser dans la rue, alors qu'ils se réservent ce qu'il y a de mieux, de plus confortable ? Heureux encore lorsqu'ils ne le font pas de mauvaise grâce et ne leur font pas acheter le temps qui leur reste à vivre en se déchargeant sur eux des fatigues du ménage ! Est-ce donc aux parents vieux et faibles à être les serviteurs des enfants jeunes et forts ? Leur mère a-t-elle marchandé son lait quand ils étaient au berceau ? a-t-elle compté ses veilles quand ils étaient malades, ses pas pour leur procurer ce dont ils avaient besoin ? Non, ce n'est pas seulement le strict nécessaire que les enfants doivent à leurs parents pauvres, ce sont aussi, autant qu'ils le peuvent, les petites douceurs du superflu, les prévenances, les soins délicats, qui ne sont que l'intérêt de ce qu'ils ont reçu, le payement d'une dette sacrée. Là seulement est la piété filiale acceptée par Dieu. 

Malheur donc à celui qui oublie ce qu'il doit à ceux qui l'ont soutenu dans sa faiblesse, qui avec la vie matérielle lui ont donné la vie morale, qui souvent se sont imposé de dures privations pour assurer son bienêtre ; malheur à l'ingrat, car il sera puni par l'ingratitude et l'abandon ; il sera frappé dans ses plus chères affections, quelquefois dès la vie présente, mais certainement dans une autre existence, où il endurera ce qu'il aura fait endurer aux autres.

Certains parents, il est vrai, méconnaissent leurs devoirs, et ne sont pas pour leurs enfants ce qu'ils devraient être ; mais c'est à Dieu de les punir et non à leurs enfants ; ce n'est pas à ceux-ci de le leur reprocher, parce que peut-être eux-mêmes ont mérité qu'il en fût ainsi. Si la charité fait une loi de rendre le bien pour le mal, d'être indulgent pour les imperfections d'autrui, de ne point médire de son prochain, d'oublier et de pardonner les torts, d'aimer même ses ennemis, combien cette obligation n'est-elle pas plus grande encore à l'égard des parents ! Les enfants doivent donc prendre pour règle de leur conduite envers ces derniers, tous les préceptes de Jésus concernant le prochain, et se dire que tout procédé blâmable vis-à-vis d'étrangers l'est encore plus vis-à-vis des proches, et que ce qui peut n'être qu'une faute dans le premier cas peut devenir crime dans le second, parce qu'alors au manque de charité se joint l'ingratitude.

4. Dieu a dit : «Honorez votre père et votre mère, afin que vous viviez longtemps sur la terre que le Seigneur votre Dieu vous donnera ;» pourquoi donc promet-il comme récompense la vie sur la terre et non la vie céleste ? L'explication en est dans ces mots : «Que Dieu vous donnera,» supprimés dans la formule moderne du décalogue, ce qui en dénature le sens. Pour comprendre cette parole, il faut se reporter à la situation et aux idées des Hébreux à l'époque où elle a été dite ; ils ne comprenaient pas encore la vie future ; leur vue ne s'étendait pas au-delà de la vie corporelle ; ils devaient donc être plus touchés de ce qu'ils voyaient que de ce qu'ils ne voyaient pas ; c'est pourquoi Dieu leur parle un langage à leur portée, et, comme à des enfants, leur donne en perspective ce qui peut les satisfaire. Ils étaient alors dans le désert ; la terre que Dieu leur donnera était la Terre Promise, but de leurs aspirations : ils ne désiraient rien de plus, et Dieu leur dit qu'ils y vivront longtemps, c'est-à-dire qu'ils la posséderont longtemps s'ils observent ses commandements.

Mais à l'avènement de Jésus, leurs idées étaient plus développées ; le moment étant venu de leur donner une nourriture moins grossière, il les initie à la vie spirituelle en leur disant : «Mon royaume n'est pas de ce monde ; c'est là, et non sur la terre, que vous recevrez la récompense de vos bonnes oeuvres.» Sous ces paroles, la Terre Promise matérielle se transforme en une patrie céleste ; aussi, quand il les rappelle à l'observation du commandement : «Honorez votre père et votre mère,» ce n'est plus la terre qu'il leur promet, mais le ciel.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre XIV - Honorez votre père et votre mère - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quarta-feira, 6 de novembro de 2013

La exclusif bienfaisance

20. La bienfaisance est-elle bien entendue quand elle est exclusive entre les gens d'une même opinion, d'une même croyance ou d'un même parti ?

Non, c'est surtout l'esprit de secte et de parti qu'il faut abolir, car tous les hommes sont frères. Le vrai chrétien ne voit que des frères dans ses semblables, et avant de secourir celui qui est dans le besoin, il ne consulte ni sa croyance, ni son opinion en quoi que ce soit. Suivrait-il le précepte de Jésus-Christ, qui dit d'aimer même ses ennemis, s'il repoussait un malheureux, parce que celui-ci aurait une autre foi que la sienne ? Qu'il le secoure donc sans lui demander aucun compte de sa conscience, car si c'est un ennemi de la religion, c'est le moyen de la lui faire aimer ; en le repoussant, on la lui ferait haïr. 

- Saint Louis (Esprit).
Paris, 1860.


Extrait du Chapitre XIII - Que votre main gauche ne sache pas ce que donne votre main droite - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

terça-feira, 5 de novembro de 2013

Bienfaits payés par l'ingratitude

19. Que faut-il penser des gens qui, ayant été payés de leurs bienfaits par l'ingratitude, ne font plus de bien de peur de rencontrer des ingrats ?

Ces gens-là ont plus d'égoïsme que de charité ; car ne faire le bien que pour en recevoir des marques de reconnaissance, ce n'est pas le faire avec désintéressement, et le bienfait désintéressé est le seul qui soit agréable à Dieu. C'est aussi de l'orgueil, car ils se complaisent dans l'humilité de l'obligé qui vient mettre sa reconnaissance à leurs pieds. Celui qui cherche sur la terre la récompense du bien qu'il fait ne la recevra pas au ciel ; mais Dieu tiendra compte à celui qui ne la cherche pas sur la terre.

Il faut toujours aider les faibles, quoique sachant d'avance que ceux à qui on fait le bien n'en sauront pas gré. Sachez que si celui à qui vous rendez service oublie le bienfait, Dieu vous en tiendra plus de compte que si vous étiez déjà récompensés par la reconnaissance de votre obligé. Dieu permet que vous soyez parfois payés d'ingratitude pour éprouver votre persévérance à faire le bien.

Que savez-vous, d'ailleurs, si ce bienfait, oublié pour le moment, ne portera pas plus tard de bons fruits ? Soyez certains, au contraire, que c'est une semence qui germera avec le temps. Malheureusement vous ne voyez toujours que le présent ; vous travaillez pour vous, et non en vue des autres. Les bienfaits finissent par amollir les coeurs les plus endurcis ; ils peuvent être méconnus ici-bas, mais lorsque l'Esprit sera débarrassé de son voile charnel, il se souviendra, et ce souvenir sera son châtiment ; alors il regrettera son ingratitude ; il voudra réparer sa faute, payer sa dette dans une autre existence, souvent même en acceptant une vie de dévouement envers son bienfaiteur. C'est ainsi que, sans vous en douter, vous aurez contribué à son avancement moral, et vous reconnaîtrez plus tard toute la vérité de cette maxime : Un bienfait n'est jamais perdu. Mais vous aurez aussi travaillé pour vous, car vous aurez le mérite d'avoir fait le bien avec désintéressement, et sans vous être laissé décourager par les déceptions.

Ah ! mes amis, si vous connaissiez tous les liens qui, dans la vie présente, vous rattachent à vos existences antérieures ; si vous pouviez embrasser la multitude des rapports qui rapprochent les êtres les uns des autres pour leur progrès mutuel, vous admireriez bien mieux encore la sagesse et la bonté du Créateur qui vous permet de revivre pour arriver à lui. 

- Guide protecteur (Esprit).
Sens, 1862.


Extrait du Chapitre XIII - Que votre main gauche ne sache pas ce que donne votre main droite - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

segunda-feira, 4 de novembro de 2013

Les orphelins

18. Mes frères, aimez les orphelins ; si vous saviez combien il est triste d'être seul et abandonné, surtout dans le jeune âge ! Dieu permet qu'il y ait des orphelins pour nous engager à leur servir de pères. Quelle divine charité d'aider une pauvre petite créature délaissée, de l'empêcher de souffrir de la faim et du froid, de diriger son âme afin qu'elle ne s'égare pas dans le vice ! Qui tend la main à l'enfant abandonné est agréable à Dieu, car il comprend et pratique sa loi. Pensez aussi que souvent l'enfant que vous secourez vous a été cher dans une autre incarnation ; et si vous pouviez vous souvenir, ce ne serait plus de la charité mais un devoir. Ainsi donc, mes amis, tout être souffrant est votre frère et a droit à votre charité, non pas cette charité qui blesse le coeur, non cette aumône qui brûle la main dans laquelle elle tombe, car vos oboles sont souvent bien amères ! Que de fois elles seraient refusées si, au grenier, la maladie et le dénuement ne les attendaient pas ! Donnez délicatement, ajoutez au bienfait le plus précieux de tous : une bonne parole, une caresse, un sourire d'ami ; évitez ce ton de protection qui retourne le fer dans un coeur qui saigne, et pensez qu'en faisant le bien, vous travaillez pour vous et les vôtres. 

- Un Esprit familier.
Paris, 1860.


Extrait du Chapitre XIII - Que votre main gauche ne sache pas ce que donne votre main droite - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

sábado, 2 de novembro de 2013

La pitié

17. La pitié est la vertu qui vous rapproche le plus des anges ; c'est la soeur de charité qui vous conduit vers Dieu. Ah ! laissez votre coeur s'attendrir à l'aspect des misères et des souffrances de vos semblables ; vos larmes sont un baume que vous versez sur leurs blessures, et lorsque, par une douce sympathie, vous parvenez à leur rendre l'espérance et la résignation, quel charme n'éprouvez-vous pas ! Ce charme, il est vrai, a une certaine amertume, car il naît à côté du malheur ; mais s'il n'a pas l'âcreté des jouissances mondaines, il n'a pas les poignantes déceptions du vide que celles-ci laissent après elles ; il a une suavité pénétrante qui réjouit l'âme. La pitié, une pitié bien sentie, c'est de l'amour ; l'amour, c'est du dévouement ; le dévouement, c'est l'oubli de soi-même ; et cet oubli, cette abnégation en faveur des malheureux, c'est la vertu par excellence, celle qu'a pratiquée toute sa vie le divin Messie, et qu'il a enseignée dans sa doctrine si sainte et si sublime. Lorsque cette doctrine sera rendue à sa pureté primitive, qu'elle sera admise par tous les peuples, elle donnera le bonheur à la terre en y faisant régner enfin la concorde, la paix et l'amour.

Le sentiment le plus propre à vous faire progresser en domptant votre égoïsme et votre orgueil, celui qui dispose votre âme à l'humilité, à la bienfaisance et à l'amour de votre prochain, c'est la pitié ! cette pitié qui vous émeut jusque dans vos entrailles devant les souffrances de vos frères, qui vous fait leur tendre une main secourable et vous arrache de sympathiques larmes. N'étouffez donc jamais dans vos coeurs cette émotion céleste, ne faites pas comme ces égoïstes endurcis qui s'éloignent des affligés, parce que la vue de leur misère troublerait un instant leur joyeuse existence ; redoutez de rester indifférents lorsque vous pouvez être utiles. La tranquillité achetée au prix d'une indifférence coupable, c'est la tranquillité de la mer Morte, qui cache au fond de ses eaux la vase fétide et la corruption.

Que la pitié est loin cependant de causer le trouble et l'ennui dont s'épouvante l'égoïste ! Sans doute l'âme éprouve, au contact du malheur d'autrui et en faisant un retour sur elle-même, un saisissement naturel et profond qui fait vibrer tout votre être et vous affecte péniblement ; mais la compensation est grande, quand vous parvenez à rendre le courage et l'espoir à un frère malheureux qu'attendrit la pression d'une main amie, et dont le regard, humide à la fois d'émotion et de reconnaissance, se tourne doucement vers vous avant de se fixer sur le ciel pour le remercier de lui avoir envoyé un consolateur, un appui. La pitié est le mélancolique mais céleste précurseur de la charité, cette première des vertus dont elle est la soeur et dont elle prépare et ennoblit les bienfaits. 

- Michel (Esprit).
Bordeaux, 1862.


Extrait du Chapitre XIII - Que votre main gauche ne sache pas ce que donne votre main droite - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

sexta-feira, 1 de novembro de 2013

«Tous vous pouvez donner»

16. La femme riche, heureuse, qui n'a pas besoin d'employer son temps aux travaux de son ménage, ne peut-elle consacrer quelques heures à des travaux utiles pour ses semblables ? Qu'avec le superflu de ses joies elle achète de quoi couvrir le malheureux qui grelotte de froid ; qu'elle fasse, de ses mains délicates, de grossiers mais chauds vêtements ; qu'elle aide la mère à couvrir l'enfant qui va naître ; si son enfant, à elle, a quelques dentelles de moins, celui du pauvre aura plus chaud. Travailler pour les pauvres, c'est travailler à la vigne du Seigneur. 

Et toi, pauvre ouvrière, qui n'as pas de superflu, mais qui veux, dans ton amour pour tes frères, donner aussi du peu que tu possèdes, donne quelques heures de ta journée, de ton temps ton seul trésor ; fais de ces ouvrages élégants qui tentent les heureux ; vends le travail de ta veille, et tu pourras aussi procurer à tes frères ta part de soulagement ; tu auras peut-être quelques rubans de moins, mais tu donneras des souliers à celui qui a les pieds nus.

Et vous, femmes vouées à Dieu, travaillez aussi à son oeuvre, mais que vos ouvrages délicats et coûteux ne soient pas faits seulement pour orner vos chapelles, pour attirer l'attention sur votre adresse et votre patience ; travaillez, mes filles, et que le prix de vos ouvrages soit consacré au soulagement de vos frères en Dieu ; les pauvres sont ses enfants bien-aimés ; travailler pour eux, c'est le glorifier. Soyez-leur la Providence qui dit : Aux oiseaux du ciel Dieu donne la pâture. Que l'or et l'argent qui se tissent sous vos doigts se changent en vêtements et en nourriture pour ceux qui en manquent. Faites cela, et votre travail sera béni.

Et vous tous qui pouvez produire, donnez ; donnez votre génie, donnez vos inspirations, donnez votre coeur que Dieu bénira. Poètes, littérateurs, qui n'êtes lus que par les gens du monde, satisfaites leurs loisirs, mais que le produit de quelques-unes de vos oeuvres soit consacré au soulagement des malheureux ; peintres, sculpteurs, artistes en tous genres, que votre intelligence vienne aussi en aide à vos frères, vous n'en aurez pas moins de gloire, et il y aura quelques souffrances de moins.

Tous vous pouvez donner ; dans quelque classe que vous soyez, vous avez quelque chose que vous pouvez partager ; quoi que ce soit que Dieu vous ait donné, vous en devez une partie à celui qui manque du nécessaire, parce qu'à sa place vous seriez bien aises qu'un autre partageât avec vous. Vos trésors de la terre seront un peu moindres, mais vos trésors dans le ciel seront plus abondants ; vous y recueillerez au centuple ce que vous aurez semé en bienfaits ici-bas. 

- Jean (Esprit).
Bordeaux, 1861.


Extrait du Chapitre XIII - Que votre main gauche ne sache pas ce que donne votre main droite - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.