quinta-feira, 27 de fevereiro de 2014

Mondes inférieurs et mondes supérieurs

8. La qualification de mondes inférieurs et de mondes supérieurs est plutôt relative qu'absolue ; tel monde est inférieur ou supérieur par rapport à ceux qui sont au-dessus ou au-dessous de lui dans l'échelle progressive.

La terre étant prise pour point de comparaison, on peut se faire une idée de l'état d'un monde inférieur en y supposant l'homme au degré des races sauvages ou des nations barbares que l'on trouve encore à sa surface, et qui sont les restes de son état primitif. Dans les plus arriérés, les êtres qui les habitent sont en quelque sorte rudimentaires ; ils ont la forme humaine, mais sans aucune beauté ; les instincts n'y sont tempérés par aucun sentiment de délicatesse ou de bienveillance, ni par les notions du juste et de l'injuste ; la force brutale y fait seule la loi. Sans industrie, sans inventions, les habitants dépensent leur vie à la conquête de leur nourriture. Cependant Dieu n'abandonne aucune de ses créatures ; au fond des ténèbres de l'intelligence gît, latente, la vague intuition d'un Etre suprême, développée plus ou moins. Cet instinct suffit pour les rendre supérieurs les uns aux autres et préparer leur éclosion à une vie plus complète ; car ce ne sont point des êtres dégradés, mais des enfants qui grandissent.

Entre ces degrés inférieurs et les plus élevés, il y a d'innombrables échelons, et dans les Esprits purs, dématérialisés et resplendissants de gloire, on a peine à reconnaître ceux qui ont animé ces êtres primitifs, de même que dans l'homme adulte on a peine à reconnaître l'embryon.

9. Dans les mondes arrivés à un degré supérieur, les conditions de la vie morale et matérielle sont tout autres, même que sur la terre. La forme du corps est toujours, comme partout, la forme humaine, mais embellie, perfectionnée, et surtout purifiée. Le corps n'a rien de la matérialité terrestre, et n'est, par conséquent, sujet ni aux besoins, ni aux maladies, ni aux détériorations qu'engendre la prédominance de la matière ; les sens, plus exquis, ont des perceptions qu'étouffe ici-bas la grossièreté des organes ; la légèreté spécifique des corps rend la locomotion rapide et facile ; au lieu de se traîner péniblement sur le sol, il glisse, pour ainsi dire, à la surface, ou plane dans l'atmosphère sans antre effort que celui de la volonté, à la manière dont on représente les anges, ou dont les Anciens se figuraient les mânes dans les Champs Elysées. Les hommes conservent à leur gré les traits de leurs migrations passées et paraissent à leurs amis tels qu'ils les ont connus, mais illuminés par une lumière divine, transfigurés par les impressions intérieures, qui sont toujours élevées. Au lieu de visages ternes, ravagés par les souffrances et les passions, l'intelligence et la vie rayonnent de cet éclat que les peintres ont traduit par le nimbe ou l'auréole des saints.

Le peu de résistance qu'offre la matière à des Esprits déjà très avancés, rend le développement des corps rapide et l'enfance courte ou presque nulle ; la vie, exemple de soucis et d'angoisses, est proportionnellement beaucoup plus longue que sur la terre. En principe, la longévité est proportionnée au degré d'avancement des mondes. La mort n'y a rien des horreurs de la décomposition ; loin d'être un sujet d'effroi, elle est considérée comme une transformation heureuse, parce que là le doute sur l'avenir n'existe pas. Pendant la vie, l'âme, n'étant point enserrée dans une matière compacte, rayonne et jouit d'une lucidité qui la met dans un état presque permanent d'émancipation, et permet la libre transmission de la pensée.

10. Dans ces mondes heureux, les relations de peuple à peuple, toujours amicales, ne sont jamais troublées par l'ambition d'asservir son voisin, ni par la guerre qui en est la suite. Il n'y a ni maîtres, ni esclaves, ni privilégiés de naissance ; la supériorité morale et intelligente établit seule la différence des conditions et donne la suprématie. L'autorité est toujours respectée, parce qu'elle n'est donnée qu'au mérite, et qu'elle s'exerce toujours avec justice. L'homme ne cherche point à s'élever audessus de l'homme, mais au-dessus de lui même en se perfectionnant. Son but est de parvenir au rang des purs Esprits, et ce désir incessant n'est point un tourment, mais une noble ambition qui le fait étudier avec ardeur pour arriver à les égaler. Tous les sentiments tendres et élevés de la nature humaine s'y trouvent agrandis et purifiés ; les haines, les mesquines jalousies, les basses convoitises de l'envie y sont inconnues ; un lien d'amour et de fraternité unit tous les hommes ; les plus forts aident les plus faibles. Ils possèdent plus ou moins, selon qu'ils ont plus ou moins acquis par leur intelligence, mais nul ne souffre par le manque du nécessaire, parce que nul n'y est en expiation ; en un mot, le mal n'y existe pas.

11. Dans votre monde, vous avez besoin du mal pour sentir le bien, de la nuit pour admirer la lumière, de la maladie pour apprécier la santé ; là, ces contrastes ne sont point nécessaires ; l'éternelle lumière, l'éternelle beauté, l'éternel calme de l'âme, procurent une éternelle joie que ne troublent ni les angoisses de la vie matérielle, ni le contact des méchants, qui n'y ont point accès. Voilà ce que l'esprit humain a le plus de peine à comprendre ; il a été ingénieux pour peindre les tourments de l'enfer, il n'a jamais pu se représenter les joies du ciel ; et pourquoi cela ? Parce que, étant inférieur, il n'a enduré que peines et misères, et n'a point entrevu les célestes clartés ; il ne peut parler que de ce qu'il connaît ; mais, à mesure qu'il s'élève et s'épure, l'horizon s'éclaircit, et il comprend le bien qui est devant lui, comme il a compris le mal qui est resté derrière lui.

12. Cependant ces mondes fortunés ne sont point des mondes privilégiés, car Dieu n'est partial pour aucun de ses enfants ; il donne à tous les mêmes droits et les mêmes facilités pour y arriver ; il les fait tous partir du même point, et n'en dote aucun plus que les autres ; les premiers rangs sont accessibles à tous : à eux de les conquérir par leur travail ; à eux de les atteindre le plus tôt possible, ou de languir pendant des siècles de siècles dans les bas-fonds de l'humanité. (Résumé de l'enseignement de tous les Esprits supérieurs.)

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre III - Il y a plusieurs demeures dans la demeure de mon Père - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

terça-feira, 25 de fevereiro de 2014

Destination de la terre

6. On s'étonne de trouver sur la terre tant de méchanceté et de mauvaises passions, tant de misères et d'infirmités de toutes sortes, et l'on en conclut que l'espèce humaine est une triste chose. Ce jugement provient du point de vue borné où l'on se place, et qui donne une fausse idée de l'ensemble. Il faut considérer que sur la terre on ne voit pas toute l'humanité, mais une très petite fraction de l'humanité. En effet, l'espèce humaine comprend tous les êtres doués de raison qui peuplent les innombrables mondes de l'univers ; or, qu'est-ce que la population de la terre auprès de la population totale de ces mondes ? Bien moins que celle d'un hameau par rapport à celle d'un grand empire. La situation matérielle et morale de l'humanité terrestre n'a plus rien qui étonne, si l'on se rend compte de la destination de la terre et de la nature de ceux qui l'habitent.

7. On se ferait des habitants d'une grande cité une idée très fausse si on les jugeait par la population des quartiers infimes et sordides. Dans un hospice, on ne voit que des malades ou des estropiés ; dans un bagne, on voit toutes les turpitudes, tous les vices réunis ; dans les contrées insalubres, la plupart des habitants sont pâles, malingres et souffreteux. Eh bien, qu'on se figure la terre comme étant un faubourg, un hospice, un pénitencier, un pays malsain, car elle est à la fois tout cela, et l'on comprendra pourquoi les afflictions l'emportent sur les jouissances, car on n'envoie pas à l'hospice les gens qui se portent bien, ni dans les maisons de correction ceux qui n'ont point fait de mal ; et ni les hospices, ni les maisons de correction ne sont des lieux de délices.

Or, de même que dans une ville toute la population n'est pas dans les hospices ou dans les prisons, toute l'humanité n'est pas sur la terre ; comme on sort de l'hospice quand on est guéri, et de la prison quand on a fait son temps, l'homme quitte la terre pour des mondes plus heureux quand il est guéri de ses infirmités morales.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre III - Il y a plusieurs demeures dans la demeure de mon Père - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

segunda-feira, 24 de fevereiro de 2014

Différents catégories de mondes habités

3. De l'enseignement donné par les Esprits, il résulte que les divers mondes sont dans des conditions très différentes les unes des autres quant au degré d'avancement ou d'infériorité de leurs habitants. Dans le nombre, il en est dont ces derniers sont encore inférieurs à ceux de la terre physiquement et moralement ; d'autres sont au même degré, et d'autres lui sont plus ou moins supérieurs à tous égards. Dans les mondes inférieurs l'existence est toute matérielle, les passions règnent en souveraines, la vie morale est à peu près nulle. A mesure que celle-ci se développe, l'influence de la matière diminue, de telle sorte que dans les mondes les plus avancés la vie est pour ainsi dire toute spirituelle.

4. Dans les mondes intermédiaires il y a mélange de bien et de mal, prédominance de l'un ou de l'autre, selon le degré d'avancement. Quoiqu'il ne puisse être fait des divers mondes une classification absolue, on peut néanmoins, en raison de leur état et de leur destination, et en se basant sur les nuances les plus tranchées, les diviser d'une manière générale, ainsi qu'il suit, savoir : les mondes primitifs, affectés aux premières incarnations de l'âme humaine ; les mondes d'expiations et d'épreuves, où le mal domine ; les mondes régénérateurs, où les âmes qui ont encore à expier puisent de nouvelles forces, tout en se reposant des fatigues de la lutte ; les mondes heureux, où le bien l'emporte sur le mal ; les mondes célestes ou divins, séjour des Esprits épurés, où le bien règne sans partage. La terre appartient à la catégorie des mondes d'expiations et d'épreuves, c'est pourquoi l'homme y est en butte à tant de misères.

5. Les Esprits incarnés sur un monde n'y sont point attachés indéfiniment, et n'y accomplissent pas toutes les phases progressives qu'ils doivent parcourir pour arriver à la perfection. Quand ils ont atteint sur un monde le degré d'avancement qu'il comporte, ils passent dans un autre plus avancé, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'ils soient arrivés à l'état de purs Esprits. Ce sont autant de stations à chacune desquelles ils trouvent des éléments de progrès proportionnés à leur avancement. C'est pour eux une récompense de passer dans un monde d'un ordre plus élevé, comme c'est un châtiment de prolonger leur séjour dans un monde malheureux, ou d'être relégués dans un monde plus malheureux encore que celui qu'ils sont forcés de quitter, quand ils se sont obstinés dans le mal.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre III - Il y a plusieurs demeures dans la demeure de mon Père - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

sexta-feira, 21 de fevereiro de 2014

Différents états de l'âme dans l'erraticité

1. Que votre coeur ne se trouble point. - Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. - Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père ; si cela n'était, je vous l'aurais déjà dit, car je m'en vais pour préparer le lieu ; - et après que je m'en serai allé et que je vous aurai préparé le lieu, je reviendrai, et vous retirerai à moi, afin que là où je serai, vous y soyez aussi. (Saint Jean, ch. XIV, v. 1, 2, 3.)

2. La maison du Père, c'est l'univers ; les différentes demeures sont les mondes qui circulent dans l'espace infini, et offrent aux Esprits incarnés des séjours appropriés à leur avancement.

Indépendamment de la diversité des mondes, ces paroles peuvent aussi s'entendre de l'état heureux ou malheureux de l'Esprit dans l'erraticité. Suivant qu'il est plus ou moins épuré et dégagé des liens matériels, le milieu où il se trouve, l'aspect des choses, les sensations qu'il éprouve, les perceptions qu'il possède varient à l'infini ; tandis que les uns ne peuvent s'éloigner de la sphère où ils ont vécu, d'autres s'élèvent et parcourent l'espace et les mondes ; tandis que certains Esprits coupables errent dans les ténèbres, les heureux jouissent d'une clarté resplendissante et du sublime spectacle de l'infini ; tandis, enfin, que le méchant, bourrelé de remords et de regrets, souvent seul, sans consolations, séparé des objets de son affection, gémit sous l'étreinte des souffrances morales, le juste, réuni à ceux qu'il aime, goûte les douceurs d'une indicible félicité. Là aussi il y a donc plusieurs demeures, quoiqu'elles ne soient ni circonscrites, ni localisées.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre III - Il y a plusieurs demeures dans la demeure de mon Père - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quinta-feira, 20 de fevereiro de 2014

Une royauté terrestre

Qui mieux que moi peut comprendre la vérité de cette parole de Notre-Seigneur : Mon royaume n'est pas de ce monde ? L'orgueil m'a perdue sur la terre ; qui donc comprendrait le néant des royaumes d'icibas, si je ne le comprenais pas ? Qu'ai-je emporté avec moi de ma royauté terrestre ? Rien, absolument rien ; et comme pour rendre la leçon plus terrible, elle ne m'a pas suivie jusqu'à la tombe ! Reine j'étais parmi les hommes, reine je croyais entrer dans le royaume des cieux. Quelle désillusion ! quelle humiliation quand, au lieu d'y être reçue en souveraine, j'ai vu au-dessus de moi, mais bien au-dessus, des hommes que je croyais bien petits et que je méprisais, parce qu'ils n'étaient pas d'un noble sang ! Oh ! qu'alors j'ai compris la stérilité des honneurs et des grandeurs que l'on recherche avec tant d'avidité sur la terre !

Pour se préparer une place dans ce royaume, il faut l'abnégation, l'humilité, la charité dans toute sa céleste pratique, la bienveillance pour tous ; on ne vous demande pas ce que vous avez été, quel rang vous avez occupé, mais le bien que vous avez fait, les larmes que vous avez essuyées.

Oh ! Jésus, tu l'as dit, ton royaume n'est pas ici-bas, car il faut souffrir pour arriver au ciel, et les marches du trône ne vous en rapprochent pas ; ce sont les sentiers les plus pénibles de la vie qui y conduisent ; cherchez-en donc la route à travers les ronces et les épines, et non parmi les fleurs.

Les hommes courent après les biens terrestres comme s'ils devaient les garder toujours ; mais ici plus d'illusion ; ils s'aperçoivent bientôt qu'ils n'ont saisi qu'une ombre, et ont négligé les seuls biens solides et durables, les seuls qui leur profitent au céleste séjour, les seuls qui peuvent leur en ouvrir l'accès.

Ayez pitié de ceux qui n'ont pas gagné le royaume des cieux ; aidezles de vos prières, car la prière rapproche l'homme du Très-Haut ; c'est le trait d'union entre le ciel et la terre : ne l'oubliez pas.

- Une reine de France (Esprit).
Le Havre, 1863.


Extrait du Chapitre II - Mon royaume n'est pas de ce monde - de "L'Évangile selon le Spiritisme" - Allan Kardec.

segunda-feira, 17 de fevereiro de 2014

Le point de vue

5. L'idée nette et précise qu'on se fait de la vie future donne une foi inébranlable dans l'avenir, et cette foi a des conséquences immenses sur la moralisation des hommes, en ce qu'elle change complètement le point de vue sous lequel ils envisagent la vie terrestre. Pour celui qui se place, par la pensée, dans la vie spirituelle qui est indéfinie, la vie corporelle n'est plus qu'un passage, une courte station dans un pays ingrat. Les vicissitudes et les tribulations de la vie ne sont plus que des incidents qu'il prend avec patience, parce qu'il sait qu'ils ne sont que de courte durée et doivent être suivis d'un état plus heureux ; la mort n'a plus rien d'effrayant ; ce n'est plus la porte du néant, mais celle de la délivrance qui ouvre à l'exilé l'entrée d'un séjour de bonheur et de paix. Sachant qu'il est dans une place temporaire et non définitive, il prend les soucis de la vie avec plus d'indifférence, et il en résulte pour lui un calme d'esprit qui en adoucit l'amertume.

Par le simple doute sur la vie future, l'homme reporte toutes ses pensées sur la vie terrestre ; incertain de l'avenir, il donne tout au présent ; n'entrevoyant pas des biens plus précieux que ceux de la terre, il est comme l'enfant qui ne voit rien au-delà de ses jouets ; pour se les procurer, il n'est rien qu'il ne fasse ; la perte du moindre de ses biens est un chagrin cuisant ; un mécompte, un espoir déçu, une ambition non satisfaite, une injustice dont il est victime, l'orgueil ou la vanité blessée sont autant de tourments qui font de sa vie une angoisse perpétuelle, se donnant ainsi volontairement une véritable torture de tous les instants. Prenant son point de vue de la vie terrestre au centre de laquelle il est placé, tout prend autour de lui de vastes proportions ; le mal qui l'atteint, comme le bien qui incombe aux autres, tout acquiert à ses yeux une grande importance. De même, à celui qui est dans l'intérieur d'une ville, tout paraît grand : les hommes qui sont en haut de l'échelle, comme les monuments ; mais qu'il se transporte sur une montagne, hommes et choses vont lui paraître bien petits.

Ainsi en est-il de celui qui envisage la vie terrestre du point de vue de la vie future : l'humanité, comme les étoiles du firmament, se perd dans l'immensité ; il s'aperçoit alors que grands et petits sont confondus comme les fourmis sur une motte de terre ; que prolétaires et potentats sont de la même taille, et il plaint ces éphémères qui se donnent tant de soucis pour y conquérir une place qui les élève si peu et qu'ils doivent garder si peu de temps. C'est ainsi que l'importance attachée aux biens terrestres est toujours en raison inverse de la foi en la vie future.

6. Si tout le monde pensait de la sorte, dira-t-on, nul ne s'occupant plus des choses de la terre, tout y péricliterait. Non ; l'homme cherche instinctivement son bien-être, et, même avec la certitude de n'être que pour peu de temps à une place, encore veut-il y être le mieux ou le moins mal possible ; il n'est personne qui, trouvant une épine sous sa main, ne l'ôte pour ne pas se piquer. Or, la recherche du bien-être force l'homme à améliorer toutes choses, poussé qu'il est par l'instinct du progrès et de la conservation, qui est dans les lois de la nature. Il travaille donc par besoin, par goût et par devoir, et en cela il accomplit les vues de la Providence qui l'a placé sur la terre à cette fin. Seulement celui qui considère l'avenir n'attache au présent qu'une importance relative, et se console aisément de ses échecs en pensant à la destinée qui l'attend.

Dieu ne condamne donc point les jouissances terrestres, mais l'abus de ces jouissances au préjudice des choses de l'âme ; c'est contre cet abus que sont prémunis ceux qui s'appliquent cette parole de Jésus : Mon royaume n'est pas de ce monde.

Celui qui s'identifie avec la vie future est semblable à un homme riche qui perd une petite somme sans s'en émouvoir ; celui qui concentre ses pensées sur la vie terrestre est comme un homme pauvre qui perd tout ce qu'il possède et se désespère.

7. Le spiritisme élargit la pensée et lui ouvre de nouveaux horizons ; au lieu de cette vue étroite et mesquine qui la concentre sur la vie présente, qui fait de l'instant qu'on passe sur la terre l'unique et fragile pivot de l'avenir éternel, il montre que cette vie n'est qu'un anneau dans l'ensemble harmonieux et grandiose de l'oeuvre du Créateur ; il montre la solidarité qui relie toutes les existences du même être, tous les êtres d'un même monde et les êtres de tous les mondes ; il donne ainsi une base et une raison d'être à la fraternité universelle, tandis que la doctrine de la création de l'âme au moment de la naissance de chaque corps, rend tous les êtres étrangers les uns aux autres. Cette solidarité des parties d'un même tout explique ce qui est inexplicable, si l'on ne considère qu'un seul point. C'est cet ensemble qu'au temps du Christ les hommes n'auraient pu comprendre, c'est pourquoi il en a réservé la connaissance à d'autres temps.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre II - Mon royaume n’est pas de ce monde - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

sexta-feira, 14 de fevereiro de 2014

La royauté de Jésus

4. Le royaume de Jésus n'est pas de ce monde, c'est ce que chacun comprend ; mais sur la terre n'a-t-il pas aussi une royauté ? Le titre de roi n'implique pas toujours l'exercice du pouvoir temporel ; il est donné d'un consentement unanime à celui que son génie place au premier rang dans un ordre d'idées quelconques, qui domine son siècle, et influe sur le progrès de l'humanité. C'est dans ce sens qu'on dit : Le roi ou le prince des philosophes, des artistes, des poètes, des écrivains, etc. Cette royauté, née du mérite personnel, consacrée par la postérité, n'a-t-elle pas souvent une prépondérance bien autrement grande que celle qui porte le diadème ? Elle est impérissable, tandis que l'autre est le jouet des vicissitudes ; elle est toujours bénie des générations futures, tandis que l'autre est parfois maudite. La royauté terrestre finit avec la vie ; la royauté morale gouverne encore, et surtout après la mort. A ce titre Jésus n'est-il pas roi plus puissant que maints potentats ? C'est donc avec raison qu'il disait à Pilate : Je suis roi, mais mon royaume n'est pas de ce monde.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre II - Mon royaume n’est pas de ce monde - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quinta-feira, 13 de fevereiro de 2014

La vie future

1. Pilate, étant donc rentré dans le palais, et ayant fait venir Jésus, lui dit : Etesvous le roi des Juifs ? - Jésus lui répondit : Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour m'empêcher de tomber dans les mains des Juifs ; mais mon royaume n'est point ici.

Pilate lui dit alors : Vous êtes donc roi ? - Jésus lui repartit : Vous le dites ; je suis roi ; je ne suis né, et ne suis venu dans ce monde que pour rendre témoignage à la vérité ; quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. (Saint Jean, chap. XVIII, v. 33, 36, 37.)

2. Par ces paroles, Jésus désigne clairement la vie future, qu'il présente en toutes circonstances comme le terme où aboutit l'humanité, et comme devant faire l'objet des principales préoccupations de l'homme sur la terre ; toutes ses maximes se rapportent à ce grand principe. Sans la vie future, en effet, la plupart de ses préceptes de morale n'auraient aucune raison d'être ; c'est pourquoi ceux qui ne croient pas à la vie future se figurant qu'il ne parle que de la vie présente, ne les comprennent pas, ou les trouvent puériles.

Ce dogme peut donc être considéré comme le pivot de l'enseignement du Christ ; c'est pourquoi il est placé un des premiers en tête de cet ouvrage, parce qu'il doit être le point de mire de tous les hommes ; seul il peut justifier les anomalies de la vie terrestre et s'accorder avec la justice de Dieu.

3. Les Juifs n'avaient que des idées très incertaines touchant la vie future ; ils croyaient aux anges, qu'ils regardaient comme les êtres privilégiés de la création, mais ils ne savaient pas que les hommes pussent devenir un jour des anges et partager leur félicité. Selon eux, l'observation des lois de Dieu était récompensée par les biens de la terre, la suprématie de leur nation, les victoires sur leurs ennemis ; les calamités publiques et les défaites étaient le châtiment de leur désobéissance. Moïse ne pouvait en dire davantage à un peuple pasteur ignorant, qui devait être touché avant tout par les choses de ce monde.

Plus tard Jésus est venu leur révéler qu'il est un autre monde où la justice de Dieu suit son cours ; c'est ce monde qu'il promet à ceux qui observent les commandements de Dieu, et où les bons trouveront leur récompense ; ce monde est son royaume ; c'est là qu'il est dans toute sa gloire, et où il va retourner en quittant la terre.

Cependant Jésus, conformant son enseignement à l'état des hommes de son époque, n'a pas cru devoir leur donner une lumière complète qui les eût éblouis sans les éclairer, parce qu'ils ne l'auraient pas comprise ; il s'est borné à poser en quelque sorte la vie future en principe, comme une loi de nature à laquelle nul ne peut échapper. Tout chrétien croit donc forcément à la vie future ; mais l'idée que beaucoup s'en font est vague, incomplète, et par cela même fausse en plusieurs points ; pour un grand nombre, ce n'est qu'une croyance sans certitude absolue ; de là les doutes et même l'incrédulité.

Le spiritisme est venu compléter en ce point, comme en beaucoup d'autres, l'enseignement du Christ, lorsque les hommes ont été mûrs pour comprendre la vérité. Avec le spiritisme, la vie future n'est plus un simple article de foi, une hypothèse ; c'est une réalité matérielle démontrée par les faits, car ce sont les témoins oculaires qui viennent la décrire dans toutes ses phases et dans toutes ses péripéties ; de telle sorte que non seulement le doute n'est plus possible, mais l'intelligence la plus vulgaire peut se la représenter sous son véritable aspect, comme on se représente un pays dont on lit une description détaillée ; or, cette description de la vie future est tellement circonstanciée, les conditions d'existence heureuse ou malheureuse de ceux qui s'y trouvent sont si rationnelles, qu'on se dit malgré soi qu'il n'en peut être autrement, et que c'est bien là la vraie justice de Dieu. 

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre II - Mon royaume n’est pas de ce monde - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quarta-feira, 12 de fevereiro de 2014

Saint Augustin

11. Saint Augustin est l'un des plus grands vulgarisateurs du spiritisme ; il se manifeste presque partout ; nous en trouvons la raison dans la vie de ce grand philosophe chrétien. Il appartient à cette vigoureuse phalange des Pères de l'Eglise auxquels la chrétienté doit ses plus solides assises. Comme beaucoup, il fut arraché au paganisme, disons mieux, à l'impiété la plus profonde, par l'éclat de la vérité. Quand, au milieu de ses débordements, il sentit en son âme cette vibration étrange qui le rappela à lui-même, et lui fit comprendre que le bonheur était ailleurs que dans des plaisirs énervants et fugitifs ; quand enfin, sur son chemin de Damas, il entendit, lui aussi, la voix sainte lui crier : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? il s'écria : Mon Dieu ! mon Dieu ! pardonnez-moi, je crois, je suis chrétien ! et depuis lors il devint un des plus fermes soutiens de l'Evangile. On peut lire, dans les confessions remarquables que nous a laissées cet éminent Esprit, les paroles caractéristiques et prophétiques en même temps, qu'il prononça après avoir perdu sainte Monique : «Je suis convaincu que ma mère reviendra me visiter et me donner des conseils en me révélant ce qui nous attend dans la vie future.» Quel enseignement dans ces paroles, et quelle prévision éclatante de la future doctrine ! C'est pour cela qu'aujourd'hui, voyant l'heure arrivée pour la divulgation de la vérité qu'il avait pressentie jadis, il s'en est fait l'ardent propagateur, et se multiplie, pour ainsi dire, pour répondre à tous ceux qui l'appellent. 

- Eraste, disciple de saint Paul (Esprit). 
Paris, 1863.

Remarque. Saint Augustin vient-il donc renverser ce qu'il a élevé ? non assurément ; mais comme tant d'autres, il voit avec les yeux de l'esprit ce qu'il ne voyait pas comme homme ; son âme dégagée entrevoit de nouvelles clartés ; elle comprend ce qu'elle ne comprenait pas auparavant ; de nouvelles idées lui ont révélé le véritable sens de certaines paroles ; sur la terre il jugeait les choses selon les connaissances qu'il possédait, mais, lorsqu'une nouvelle lumière s'est faite pour lui, il a pu les juger plus sainement ; c'est ainsi qu'il a dû revenir sur sa croyance concernant les Esprits incubes et succubes, et sur l'anathème qu'il avait lancé contre la théorie des antipodes. Maintenant que le christianisme lui apparaît dans toute sa pureté, il peut, sur certains points, penser autrement que de son vivant, sans cesser d'être l'apôtre chrétien ; il peut, sans renier sa foi, se faire le propagateur du spiritisme, parce qu'il y voit l'accomplissement des choses prédites. En le proclamant aujourd'hui, il ne fait que nous ramener à une interprétation plus saine et plus logique des textes. Ainsi en est il des autres Esprits qui se trouvent dans une position analogue.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre I - Je ne suis point venu détruire la loi - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

terça-feira, 11 de fevereiro de 2014

La croisade de la paix

Un jour, Dieu, dans sa charité inépuisable, permit à l'homme de voir la vérité percer les ténèbres ; ce jour était l'avènement du Christ. Après la lumière vive, les ténèbres sont revenues ; le monde, après des alternatives de vérité et d'obscurité, se perdait de nouveau. Alors, semblables aux prophètes de l'Ancien Testament, les Esprits se mettent à parler et à vous avertir ; le monde est ébranlé dans ses bases ; le tonnerre grondera ; soyez fermes !

Le spiritisme est d'ordre divin, puisqu'il repose sur les lois mêmes de la nature, et croyez bien que tout ce qui est d'ordre divin a un but grand et utile. Votre monde se perdait, la science, développée aux dépens de ce qui est d'ordre moral, tout en vous menant au bien-être matériel, tournait au profit de l'esprit des ténèbres. Vous le savez, chrétiens, le coeur et l'amour doivent marcher unis à la science. Le règne du Christ, hélas ! après dix-huit siècles, et malgré le sang de tant de martyrs, n'est pas encore venu. Chrétiens, revenez au maître qui veut vous sauver. Tout est facile à celui qui croit et qui aime ; l'amour le remplit d'une joie ineffable. Oui, mes enfants, le monde est ébranlé ; les bons Esprits vous le disent assez ; ployez sous le souffle avant-coureur de la tempête, afin de n'être point renversés ; c'est-à-dire préparez-vous, et ne ressemblez pas aux vierges folles qui furent prises au dépourvu à l'arrivée de l'époux.

La révolution qui s'apprête est plutôt morale que matérielle, les grands Esprits, messagers divins, soufflent la foi, pour que vous tous, ouvriers éclairés et ardents, fassiez entendre votre humble voix ; car vous êtes le grain de sable, mais sans grains de sable il n'y aurait pas de montagnes. Ainsi donc, que cette parole : «Nous sommes petits,» n'ait plus de sens pour vous. A chacun sa mission, à chacun son travail. La fourmi ne construit-elle pas l'édifice de sa république, et des animalcules imperceptibles n'élèvent-ils pas des continents ? La nouvelle croisade est commencée ; apôtres de la paix universelle et non d'une guerre, saints Bernard modernes, regardez et marchez en avant : la loi des mondes est la loi du progrès.

- Fénelon (Esprit).
Poitiers, 1861.


Extrait du Chapitre I - Je ne suis point venu détruire la loi - de "L'Évangile selon le Spiritisme" - Allan Kardec.

segunda-feira, 10 de fevereiro de 2014

L'ère nouvelle

9. Dieu est unique, et Moïse est l'Esprit que Dieu a envoyé en mission pour le faire connaître, non seulement aux Hébreux, mais encore aux peuples païens. Le peuple hébreu a été l'instrument dont Dieu s'est servi pour faire sa révélation par Moïse et par les prophètes, et les vicissitudes de ce peuple étaient faites pour frapper les yeux et faire tomber le voile qui cachait aux hommes la divinité.

Les commandements de Dieu donnés par Moïse portent le germe de la morale chrétienne la plus étendue ; les commentaires de la Bible en rétrécissaient le sens, parce que, mise en oeuvre dans toute sa pureté, elle n'aurait pas été comprise alors ; mais les dix commandements de Dieu n'en restaient pas moins comme le frontispice brillant, comme le phare qui devait éclairer l'humanité dans la route qu'elle avait à parcourir. 

La morale enseignée par Moïse était appropriée à l'état d'avancement dans lequel se trouvaient les peuples qu'elle était appelée à régénérer, et ces peuples, à demi sauvages quant au perfectionnement de leur âme, n'auraient pas compris qu'on pût adorer Dieu autrement que par des holocaustes, ni qu'il fallût faire grâce à un ennemi. Leur intelligence, remarquable au point de vue de la matière, et même sous celui des arts et des sciences, était très arriérée en moralité, et ne se serait pas convertie sous l'empire d'une religion entièrement spirituelle ; il leur fallait une représentation semi-matérielle, telle que l'offrait alors la religion hébraïque. C'est ainsi que les holocaustes parlaient à leurs sens, pendant que l'idée de Dieu parlait à leur esprit.

Le Christ a été l'initiateur de la morale la plus pure, la plus sublime ; de la morale évangélique chrétienne qui doit rénover le monde, rapprocher les hommes et les rendre frères ; qui doit faire jaillir de tous les coeurs humains la charité et l'amour du prochain, et créer entre tous les hommes une solidarité commune ; d'une morale enfin qui doit transformer la terre, et en faire un séjour pour des Esprits supérieurs à ceux qui l'habitent aujourd'hui. C'est la loi du progrès, à laquelle la nature est soumise, qui s'accomplit, et le spiritisme est le levier dont Dieu se sert pour faire avancer l'humanité.

Les temps sont arrivés où les idées morales doivent se développer pour accomplir les progrès qui sont dans les desseins de Dieu ; elles doivent suivre la même route que les idées de liberté ont parcourue, et qui en étaient l'avant-coureur. Mais il ne faut pas croire que ce développement se fera sans luttes ; non, elles ont besoin, pour arriver à maturité, de secousses et de discussions, afin qu'elles attirent l'attention des masses ; une fois l'attention fixée, la beauté et la sainteté de la morale frapperont les esprits, et ils s'attacheront à une science qui leur donne la clef de la vie future et leur ouvre les portes du bonheur éternel. C'est Moïse qui a ouvert la voie ; Jésus a continué l'oeuvre ; le spiritisme l'achèvera. 

- Un Esprit israélite.
Mulhouse, 1861.


Extrait du Chapitre I - Je ne suis point venu détruire la loi - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

sábado, 8 de fevereiro de 2014

Alliance de la science et de la religion

8. La science et la religion sont les deux leviers de l'intelligence humaine ; l'une révèle les lois du monde matériel et l'autre les lois du monde moral ; mais les unes et les autres, ayant le même principe, qui est Dieu, ne peuvent se contredire ; si elles sont la négation l'une de l'autre, l'une a nécessairement tort et l'autre raison, car Dieu ne peut vouloir détruire son propre ouvrage. L'incompatibilité qu'on a cru voir entre ces deux ordres d'idées tient à un défaut d'observation et à trop d'exclusivisme de part et d'autre ; de là un conflit d'où sont nées l'incrédulité et l'intolérance.

Les temps sont arrivés où les enseignements du Christ doivent recevoir leur complément ; où le voile jeté à dessein sur quelques parties de cet enseignement doit être levé ; où la science, cessant d'être exclusivement matérialiste, doit tenir compte de l'élément spirituel, et où la religion cessant de méconnaître les lois organiques et immuables de la matière, ces deux forces, s'appuyant l'une sur l'autre, et marchant de concert, se prêteront un mutuel appui. Alors la religion, ne recevant plus de démenti de la science, acquerra une puissance inébranlable, parce qu'elle sera d'accord avec la raison, et qu'on ne pourra lui opposer l'irrésistible logique des faits.

La science et la religion n'ont pu s'entendre jusqu'à ce jour, parce que, chacune envisageant les choses à son point de vue exclusif, elles se repoussaient mutuellement. Il fallait quelque chose pour combler le vide qui les séparait, un trait d'union qui les rapprochât ; ce trait d'union est dans la connaissance des lois qui régissent le monde spirituel et ses rapports avec le monde corporel, lois tout aussi immuables que celles qui règlent le mouvement des astres et l'existence des êtres. Ces rapports une fois constatés par l'expérience, une lumière nouvelle s'est faite : la foi s'est adressée à la raison, la raison n'a rien trouvé d'illogique dans la foi, et le matérialisme a été vaincu. Mais en cela comme en toutes choses, il y a des gens qui restent en arrière, jusqu'à ce qu'ils soient entraînés par le mouvement général qui les écrase s'ils veulent y résister au lieu de s'y abandonner. C'est toute une révolution morale qui s'opère en ce moment et travaille les esprits ; après s'être élaborée pendant plus de dix-huit siècles, elle touche à son accomplissement, et va marquer une nouvelle ère dans l'humanité. Les conséquences de cette révolution sont faciles à prévoir ; elle doit apporter, dans les rapports sociaux, d'inévitables modifications, auxquelles il n'est au pouvoir de personne de s'opposer, parce qu'elles sont dans les desseins de Dieu, et qu'elles ressortent de la loi du progrès, qui est une loi de Dieu.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre I - Je ne suis point venu détruire la loi - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quinta-feira, 6 de fevereiro de 2014

Le Spiritisme

5. Le spiritisme est la science nouvelle qui vient révéler aux hommes, par des preuves irrécusables, l'existence et la nature du monde spirituel, et ses rapports avec le monde corporel ; il nous le montre, non plus comme une chose surnaturelle, mais, au contraire, comme une des forces vives et incessamment agissantes de la nature, comme la source d'une foule de phénomènes incompris jusqu'alors et rejetés, par cette raison, dans le domaine du fantastique et du merveilleux. C'est à ces rapports que le Christ fait allusion en maintes circonstances, et c'est pourquoi beaucoup de choses qu'il a dites sont restées inintelligibles ou ont été faussement interprétées. Le spiritisme est la clef à l'aide de laquelle tout s'explique avec facilité.

6. La Loi de l'Ancien Testament est personnifiée dans Moïse ; celle du Nouveau Testament l'est dans le Christ ; le Spiritisme est la troisième révélation de la loi de Dieu, mais il n'est personnifié dans aucun individu, parce qu'il est le produit de l'enseignement donné, non par un homme, mais par les Esprits, qui sont les voix du ciel, sur tous les points de la terre, et par une multitude innombrable d'intermédiaires ; c'est en quelque sorte un être collectif comprenant l'ensemble des êtres du monde spirituel, venant chacun apporter aux hommes le tribut de leurs lumières pour leur faire connaître ce monde et le sort qui les y attend.

7. De même que Christ a dit : «Je ne viens point détruire la loi, mais l'accomplir,» le spiritisme dit également : «Je ne viens point détruire la loi chrétienne, mais l'accomplir.» Il n'enseigne rien de contraire à ce qu'enseigne le Christ, mais il développe, complète et explique, en termes clairs pour tout le monde, ce qui n'avait été dit que sous la forme allégorique ; il vient accomplir, aux temps prédits, ce que Christ a annoncé, et préparer l'accomplissement des choses futures. Il est donc l'oeuvre du Christ qui préside lui-même, ainsi qu'il l'a pareillement annoncé, à la régénération qui s'opère, et prépare le règne de Dieu sur la terre.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre I - Je ne suis point venu détruire la loi - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

quarta-feira, 5 de fevereiro de 2014

Christ

3. Jésus n'est point venu détruire la loi, c'est-à-dire la loi de Dieu ; il est venu l'accomplir, c'est-à-dire la développer, lui donner son véritable sens, et l'approprier au degré d'avancement des hommes ; c'est pourquoi on trouve dans cette loi le principe des devoirs envers Dieu et envers le prochain, qui fait la base de sa doctrine. Quant aux lois de Moïse proprement dites, il les a au contraire profondément modifiées, soit dans le fond, soit dans la forme ; il a constamment combattu l'abus des pratiques extérieures et les fausses interprétations, et il ne pouvait pas leur faire subir une réforme plus radicale qu'en les réduisant à ces mots : «Aimer Dieu par-dessus toutes choses, et son prochain comme soimême,» et en disant : c'est là toute la loi et les prophètes.

Par ces paroles : «Le ciel et la terre ne passeront point que tout ne soit accompli jusqu'à un seul iota,» Jésus a voulu dire qu'il fallait que la loi de Dieu reçût son accomplissement, c'est-à-dire fût pratiquée sur toute la terre, dans toute sa pureté, avec tous ses développements et toutes ses conséquences ; car, que servirait d'avoir établi cette loi, si elle devait rester le privilège de quelques hommes ou même d'un seul peuple ? Tous les hommes étant les enfants de Dieu sont, sans distinction, l'objet d'une même sollicitude.

4. Mais le rôle de Jésus n'a pas été simplement celui d'un législateur moraliste, sans autre autorité que sa parole ; il est venu accomplir les prophéties qui avaient annoncé sa venue ; il tenait son autorité de la nature exceptionnelle de son Esprit et de sa mission divine ; il est venu apprendre aux hommes que la vraie vie n'est pas sur la terre, mais dans le royaume des cieux ; leur enseigner la voie qui y conduit, les moyens de se réconcilier avec Dieu, et les pressentir sur la marche des choses à venir pour l'accomplissement des destinées humaines. Cependant il n'a pas tout dit, et sur beaucoup de points il s'est borné à déposer le germe de vérités qu'il déclare lui-même ne pouvoir être encore comprises ; il a parlé de tout, mais en termes plus ou moins explicites ; pour saisir le sens caché de certaines paroles, il fallait que de nouvelles idées et de nouvelles connaissances vinssent en donner la clef, et ces idées ne pouvaient venir avant un certain degré de maturité de l'esprit humain. La science devait puissamment contribuer à l'éclosion et au développement de ces idées ; il fallait donc donner à la science le temps de progresser.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre I - Je ne suis point venu détruire la loi - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

terça-feira, 4 de fevereiro de 2014

Moïse

1. Ne pensez point que je sois venu détruire la loi ou les prophètes ; je ne suis point venu les détruire, mais les accomplir ; - car je vous dis en vérité que le ciel et la terre ne passeront point que tout ce qui est dans la loi ne soit accompli parfaitement, jusqu'à un seul iota et à un seul point. (Saint Matthieu, ch. V, v. 17, 18.)

2. Il y a deux parties distinctes dans la loi mosaïque : la loi de Dieu promulguée sur le mont Sinaï, et la loi civile ou disciplinaire établie par Moïse ; l'une est invariable ; l'autre, appropriée aux moeurs et au caractère du peuple, se modifie avec le temps.

La loi de Dieu est formulée dans les dix commandements suivants :

I. Je suis le Seigneur, votre Dieu, qui vous ai tirés de l'Egypte, de la maison de servitude. - Vous n'aurez point d'autres dieux étrangers devant moi. - Vous ne ferez point d'image taillée, ni aucune figure de tout ce qui est en haut dans le ciel et en bas sur la terre, ni de tout ce qui est dans les eaux sous la terre. Vous ne les adorerez point, et vous ne leur rendrez point le souverain culte.
II. Vous ne prendrez point en vain le nom du Seigneur votre Dieu.
III. Souvenez-vous de sanctifier le jour du sabbat.
IV. Honorez votre père et votre mère, afin que vous viviez longtemps sur la terre que le Seigneur votre Dieu vous donnera.
V. Vous ne tuerez point.
VI. Vous ne commettrez point d'adultère.
VII. Vous ne déroberez point.
VIII. Vous ne porterez point de faux témoignage contre votre prochain.
IX. Vous ne désirerez point la femme de votre prochain.
X. Vous ne désirerez point la maison de votre prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune de toutes les choses qui lui appartiennent.

Cette loi est de tous les temps et de tous les pays, et a, par cela même, un caractère divin. Tout autres sont les lois établies par Moïse, obligé de maintenir par la crainte un peuple naturellement turbulent et indiscipliné, chez lequel il avait à combattre des abus enracinés et des préjugés puisés dans la servitude d'Egypte. Pour donner de l'autorité à ses lois, il a dû leur attribuer une origine divine, ainsi que l'ont fait tous les législateurs des peuples primitifs ; l'autorité de l'homme devait s'appuyer sur l'autorité de Dieu ; mais l'idée d'un Dieu terrible pouvait seule impressionner des hommes ignorants, en qui le sens moral et le sentiment d'une exquise justice étaient encore peu développés. Il est bien évident que celui qui avait mis dans ses commandements : «Tu ne tueras point ; tu ne feras point de tort à ton prochain,» ne pouvait se contredire en faisant un devoir de l'extermination. Les lois mosaïques, proprement dites, avaient donc un caractère essentiellement transitoire. 

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre I - Je ne suis point venu détruire la loi - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

segunda-feira, 3 de fevereiro de 2014

Les temps sont arrivés

Les Esprits du Seigneur, qui sont les vertus des cieux, comme une immense armée qui s'ébranle dès qu'elle en a reçu le commandement, se répandent sur toute la surface de la terre ; semblables à des étoiles qui tombent du ciel, ils viennent éclairer la route et ouvrir les yeux des aveugles.

Je vous le dis en vérité, les temps sont arrivés où toutes choses doivent être rétablies dans leur sens véritable pour dissiper les ténèbres, confondre les orgueilleux et glorifier les justes.

Les grandes voix du ciel retentissent comme le son de la trompette, et les choeurs des anges s'assemblent. Hommes, nous vous convions au divin concert ; que vos mains saisissent la lyre ; que vos voix s'unissent, et qu'en un hymne sacré elles s'étendent et vibrent d'un bout de l'univers à l'autre.

Hommes, frères que nous aimons, nous sommes près de vous ; aimezvous aussi les uns les autres, et dites du fond de votre coeur, en faisant les volontés du Père qui est au ciel : «Seigneur ! Seigneur !» et vous pourrez entrer dans le royaume des cieux.

- L'Esprit de Vérité.


Extrait de la Préface de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.

sábado, 1 de fevereiro de 2014

Prières intelligibles

16. Si je n'entends pas ce que signifient les paroles, je serai barbare à celui à qui je parle, et celui qui me parle me sera barbare. - Si je prie en une langue que je n'entends pas, mon coeur prie, mais mon intelligence est sans fruit. - Si vous ne louez Dieu que du coeur, comment un homme du nombre de ceux qui n'entendent que leur propre langue répondra-t-il amen, à la fin de votre action de grâce, puisqu'il n'entend pus ce que vous dites ? - Ce n'est pas que votre action ne soit bonne, mais les autres n'en sont pas édifiés. (Saint Paul, 1° aux Corinth., ch. XIV, v. 11, 14, 16, 17.)

17. La prière n'a de valeur que par la pensée qu'on y attache ; or il est impossible d'attacher une pensée à ce que l'on ne comprend pas, car ce que l'on ne comprend pas ne peut toucher le coeur. Pour l'immense majorité, les prières en une langue incomprise ne sont que des assemblages de mots qui ne disent rien à l'esprit. Pour que la prière touche, il faut que chaque mot réveille une idée, et si on ne la comprend pas, elle ne peut en réveiller aucune. On la répète comme une simple formule qui a plus ou moins de vertu selon le nombre de fois qu'elle est répétée ; beaucoup prient par devoir, quelques-uns même pour se conformer à l'usage ; c'est pourquoi ils se croient quittes quand ils ont dit une prière un nombre de fois déterminé et dans tel ou tel ordre. Dieu lit au fond des coeurs ; il voit la pensée et la sincérité, et c'est le rabaisser de le croire plus sensible à la forme qu'au fond.

- Allan Kardec.


Extrait du Chapitre XXVII - Demandez et vous obtiendrez - de «L'Évangile selon le Spiritisme» - Allan Kardec.